Santé mentale : mieux manger pour lutter contre la dépression

Mardi dernier, la fondation organisait la deuxième édition de Food4Mood, une journée d’information dédiée au rôle de l'alimentation dans la dépression.

« La dépression est une maladie complexe et multifactorielle, influencée par de multiples facteurs génétiques et environnementaux », expliquait à cette occasion la psychiatre Marion Leboyer (Paris-Est Créteil Université/AP-HP/Inserm). Elle affecte 2,5 millions de Français chaque année.

« Près de 40 % des patients déprimés présentent une inflammation chronique de faible intensité, avec des marqueurs inflammatoires élevés dans le cerveau, le sang et le système digestif », or l'alimentation a un impact direct sur la gestion de l'inflammation par notre corps.

Les aliments pauvres en qualité nutritionnelle, comme les boissons sucrées, les aliments frits, riches en graisses animales ou en sel favorisent l’inflammation, y compris au niveau cérébral, tandis que des régimes alimentaires basés sur une alimentation riche en légumes, céréales complètes, fruits, légumineuses, noix et graines, semblent réduire l’inflammation.

Par ailleurs, ajoute Joël Doré, directeur de recherche à l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), « l'axe intestin-cerveau joue un rôle crucial dans le lien entre alimentation et santé mentale », des études montrant une communication bidirectionnelle entre l’intestin et le cerveau. Ainsi, le microbiote intestinal pourrait influencer l’humeur et les troubles dépressifs : une revue de 44 études a d’ailleurs révélé des différences significatives dans la composition du microbiote chez les patients atteints de maladies mentales.

Bien sûr, agir sur l’alimentation ne suffit pas à traiter la dépression. Mais mieux manger permet d’améliorer l’humeur, l’énergie et le bien-être global.

L’application Food4Mood s’appuie sur des recommandations nutritionnelles validées par la recherche.

Elle propose aux utilisateurs de créer un programme personnalisé, avec des objectifs atteignables, afin d’adopter petit à petit une hygiène alimentaire et une hygiène de vie favorables à leur santé mentale.

L’application analyse les repas, suggère des recettes quotidiennes sur mesure et permet de suivre ses progrès en matière de santé mentale. Elle s’interface par ailleurs avec l’application Apple santé pour les utilisateurs d’iPhone.

A noter : il existe trois niveaux d’abonnement à l’application, Basic, Premium et Ultimate. L’abonnement Basic est gratuit, mais offre moins de fonctionnalités que les autres. Pour bénéficier de la formule Basic, qui comprend notamment la mise en place d’objectifs personnalisés, les utilisateurs devront démarrer un essai gratuit puis résilier la souscription aux formules payantes avant la fin de la période d’essai.

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Au-delà de l’application, la chercheuse Valentina Andreeva, de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Inserm), partage quatre astuces pour lutter contre la dépression dans l’assiette :

• planifier des repas à base de poissons gras, comme des sardines, du maquereau ou du saumon, deux fois par semaine,
• incorporer des noix et des graines dans vos collations ou vos plats : ajouter des graines de lin moulues à vos céréales ou yaourts, ou parsemez vos salades de noix,
• mettre de la couleur dans votre assiette : essayer de varier les légumes dans vos plats, en privilégiant les légumes colorés riches en caroténoïdes et en polyphénols,
• utiliser de l’huile d’olive extra vierge comme matière grasse principale dans les plats, en vinaigrette, pour la cuisson légère ou même dans des desserts comme des gâteaux à l’huile d’olive.