Trouver son lieu de vie
Risque de chutes : communiquer pour éviter la contention
Face à la peur de voir un résident chuter, la contention reste largement utilisée en Ehpad, malgré ses effets délétères sur la santé. Pour comprendre, rassurer, et éviter la contention au maximum, une bonne communication entre les familles et l’établissement est indispensable.
Quand son proche est fragile, qu’il est déjà tombé, il peut être tentant de demander à l’établissement de prendre des mesures pour sa sécurité, de l'attacher à son fauteuil ou de laisser ses barrières de lit relevées.
Sauf que les conséquences de la contention sont souvent bien plus néfastes que celles d’une chute.
D’abord, la contention, le fait d’attacher quelqu’un, peut causer des accidents. Ainsi, en juillet, une septuagénaire, habitant à la résidence autonomie Camille Barroy du CCAS de Rosny-sous-Bois (93), est décédée dans son logement, après avoir été sanglée à sa chaise pour éviter qu’elle ne chute durant son déjeuner. Le médecin du SMUR, qui a constaté le décès à 19 heures, aurait observé des traces de strangulation au niveau de l’abdomen.
Mais au-delà des conséquences immédiates, la restriction des mouvements peut entraîner une perte de masse musculaire, augmenter le risque de chute, créer des escarres et des liaisons cutanées, et de nombreuses autres complications (augmentation du risque de pneumonie, d’infections urinaires et de constipation due à l’immobilisation, troubles de la déglutition, dénutrition…).
Sans oublier l’impact psychologique (dépression, anxiété, accroissement de la confusion…) et social (sentiment de déshumanisation, isolement…).
Autant de raison qui devrait pousser les professionnels comme les familles à proscrire la contention. Pourtant, la peur – légitime – des chutes, des errances et des blessures peut pousser le personnel à utiliser la contention, et les familles à la demander.
Pour l’éviter, la communication établissement/familles est essentielle. Si vous êtes inquiets pour votre proche, vous pouvez demander à la direction quel dispositif de surveillance ou de prévention des chutes est utilisé, quelles sont les mesures mises en place pour éviter la contention, les alternatives existantes…
Et si une contention est posée, elle doit être prescrite par un médecin, après analyse en équipe pluridisciplinaire, être réévaluée après 24 heures et donner lieu à un plan de compensation. Ce dernier a pour objectif de compenser l'immobilisation et récupérer la station debout, la marche et aussi la confiance de la personne contrainte, attachée, dans ces professionnels et ces aidants. Des questions là aussi légitimes à poser.
Sources