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Entre le domicile et l’Ehpad
Edito
Trouver son lieu de vie
Le livre-enquête Les fossoyeurs de Victor Castanet en attendant l'émission Cash Investigationce 1er mars, provoquent des auditions de la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Les témoignages effroyables des familles, la colère des avocats, les explications des professionnels se succèdent et secouent les députés. Ils parlent d’écœurement, de colère devant ces réalités financées aussi par des crédits publics. La parole se libère, les peurs se dépassent vers des plaintes collectives, qui ne veulent pas rester sans suite.
Leur objectif principal : que ça change, traiter les situations de maltraitance pour une qualité du prendre soin des personnes en situation de vulnérabilité.
Ces familles avaient confiance dans la qualité hôtelière de l'établissement qu'elles avaient choisi. On leur avait promis une présence médicale et continue auprès de leur proche. Ils se sont saignés pour lui... et ils témoignent de réalités terribles : violences, sur-médicamentations, négligences, oublis, dénutrition, déshydratation...
Des évènements indésirables graves (EIG, dans le jargon professionnel), des actes insupportables, signalés, qu'ils n'ont pourtant pas pu faire évoluer positivement.
Faute d'énergie, après avoir été convoqués par une forme de "tribunal" (où vous êtes seuls devant la direction) qui vous affirme que "tout va bien", que l'établissement agit au mieux, et que si ça ne va pas... il s'agirait d'aller voir ailleurs.
Ce qui est parfois trop difficile étant donné l'état de santé du proche. Il n'est pas toujours possible d'organiser un retour à domicile quand la polypathologie est très lourde et qu'une présence professionnelle 24 heures sur 24 est requise.
Les familles peuvent aussi se décourager pensant que les autres Ehpad ne sont pas meilleurs. Toutes témoignent de peurs de représailles pour leurs proches, pour elles-mêmes, de peur de ne pas pouvoir se battre devant ces entreprises cotées en bourse avec leur armée de juristes et avocats... et leurs capacités d'intimidation.
Mais aujourd'hui, ces familles se battent, non pour elles, pour leur proche qui est décédé, mais pour que ça change.
Elles découvrent devant les députés les témoignages identiques alors qu'elles ne se connaissaient pas. Elles découvrent qu'elles ont été soumises aux mêmes pressions, que leur cas n'était pas isolé mais que le système en face d'elles était puissant. Ces pressions, ces menaces, les professionnels les subissent aussi.
Nombreux sont sommés de se taire sous peine de voir leur réputation détruite au point de ne plus pouvoir retravailler sur le territoire. Rappelons pour ces salariés sont à plus de 90 % des femmes, issues de l'immigration, souvent des mères célibataires...
Maître Saldmann raconte qu'elle a reçu des menaces (coups de fils, lettres anonymes pointant l'avenir de sa jeune carrière ...). "Si des auxiliaires de justice sont menacés, imaginez les familles", s'exclame Maître Arakelian. Il s'étonne que les procureurs ne donnent pas suite aux plaintes qu'il dépose et saisissent pour mener ces enquêtes difficiles des commissariats sous-dotés au lieu de services d'enquêtes spécialisés qui existent, sans aucun début de mise en examen à ce jour.
Tous, familles, associations, collectifs (Touche pas mes vieux), fédérations (Fnapaef), avocats, qui se font les porte-paroles des nombreux signalements déposés, expriment leur colère de ne pas être entendus depuis tant d'années.
Ils
exigent le renforcement des contrôles inopinés dans ces établissements
qui mobilisent autant d'argent public et la publication des résultats,
d'un classement des maisons.
Ils exigent des professionnels formés, managés, présents, sur le terrain.
Ils exigent la refonte des CVS (Conseil de la Vie Sociale) vers des comités des parties prenantes permettant l'écoute et la prise en compte réelle, tracée, des attentes des principaux intéressés.
Ils exigent que le
pouvoir de police de certaines directions soient levés pour éviter les
enfermements délétères de leurs proches.
Ils exigent les moyens associés via une vraie loi Grand âge toujours repoussée, balayée, ignorée des élus.
Ils exigent que l'accompagnement du grand âge soit une cause supérieure à tout profit, encadrée.
Homicide involontaire, non-assistance à personne en danger, mise en danger de la vie d'autrui... Les avocats annoncent que des plaintes individuelles et collectives arrivent pour mettre fin à l'impunité, réveiller la justice, les services de l'État, les élus, les consciences.
"Sachant que 95 % des maltraitances demeurent inconnues, dans
les études internationales" annonce Pierre Czernichow, président du 3977, numéro national contre la maltraitance des plus âgés.
Ressources professionnelles insuffisantes, glissements de tâches,
organisations, management et conditions de travail défaillants, manque
de temps pour échanger en équipe, avec les personnes concernées et leurs
proches sur les situations complexes, injonctions contradictoires,
directives inappropriées avec une mise en œuvre mécanique, sans
ajustement (pendant la crise sanitaire)... Les facteurs de situation à
risque de maltraitance sont nombreux.
Au-delà de la réponse à une
situation de crise, du signalement, de la plainte, la plateforme du
3977 milite pour une réponse continue car il s'agit d'accompagnement
humain de situations humaines de vulnérabilité.
Le risque de
maltraitance est constant. Pierre Czenichow demande la mise en œuvre de
recherches sur ces situations, de connaissances sur ce qui marche et ce
qui ne marche pas pour apprendre à détecter les phénomènes avant les
drames, pour des repérages précoces, des changements d'attitudes,
d'habitudes, d'organisations.
Il insiste sur la nécessité de formations,
de signalement et de suites qui leur sont données.
"Nous n'en resterons pas là. Les Français nous regardent" a affirmé Fadila Khattali, la présidente de la Commission des Affaires sociales.
Retrouvez les vidéos des commissions des affaires sociales de février 2022 sur le site de l'Assemblée Nationale.
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Outils et fiches pratiques
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Outils et fiches pratiques
Entre le domicile et l’Ehpad
La meilleure aide que j'ai reçu pour ma6t lors du placement de ma mère en EHPAD a été celle de ces organismes de retraite qui m'ont fourni un guide des points à vérifier ainsi qu'une liste des EHPAD dans lesquelles ces organismes de retraite avait investi, ils ont été charmant, et dans et tout ça bénévolement. J'ai moi-même sélectionner les EHPAD proche de chez moi afin de pouvoir aller visiter ma mère, en fonction de ses revenus et surtout, j'ai vérifié des avis sur internet dont la prise en compte m'a bien aidée et aussi les évaluations sur le site de la HAS bien utiles. Ma mère a vécu deux années bienheureuses à l'EHPAD Résidence Larmeroux, très digne et très bien organisée gérée par la ville de Vanves.
J'ai eu affaire à [un groupe privé commercial] quand ma mère a été transférée dans un de la SSR au mois d'août 2019 de Noisy-le-Sec, le pire sûrement de la région parisienne, j'ai dressé une liste impressionnante des dysfonctionnements vécus pendant les 3 mois du séjour de ma mère, je l'ai adressée à la directrice et n'ai reçu une réponse que 1 an plus tard avec suggestion de m'adresser à un organisme de défense des personnes âgées contre la maltraitance au cas où je ne serai pas satisfaite de la réponse, n'étant pas du tout satisfaite de la réponse, c'est ce que j'ai fait. Ceci juste pour signaler que [ce groupe privé commercial] ne sévit pas horriblement que dans les EHPAD, cette société sévit aussi horriblement dans les SSR.
J'ai eu affaire à [une agence de placement] dans ma recherche d'une maison de retraite pour ma mère devenue dépendante, ils ne m'ont indiqué que des maisons de retraite privée et bien au-dessus des moyens de ma mère que je leur avais pourtant indiqué et ils m'ont ensuite relancer sans cesse à la limite du harcèlement même après que je leur ai dit avoir déjà trouver un lieu, ils m'ont même demandé quel était ce lieu, question à laquelle j'ai refusé de leur répondre et j'ai vite compris vu leur comportement, qu'ils devaient toucher une commission de placement.