Comprendre les fragilités
Les aidants jouent un rôle clef dans l’accueil des malades d’Alzheimer aux urgences
Les passages aux urgences sont particulièrement délétères pour les personnes âgées, d’autant plus si elles souffrent de pathologies neurocognitives comme la maladie d’Alzheimer. La présence d’un aidant permet un meilleur accueil, une meilleure prise en soin, rappelle France Alzheimer, qui a conçu des outils visant à sensibiliser les personnels des urgences sur le rôle primordial des proches de malades.
Une étude publiée en 2023 montrait que pour les patients âgés, une nuit passée sur un brancard aux urgences augmente de près de 40 % le risque de mortalité hospitalière. Et plus encore si l’autonomie des personnes est limitée.
« L’arrivée au service des urgences représente une rupture totale avec le cadre de vie et les habitudes », souligne la Société française de gériatrie et de gérontologie. Pour les personnes souffrant de troubles cognitifs, les repères sont brutalement bouleversés, ce qui génère inquiétude, angoisse, agitation…, poursuit la société savante.
C’est pourquoi les professionnels de santé comme les associations de malades se penchent depuis plusieurs années sur l’accueil des malades d’Alzheimer aux urgences.
Lors des 18e rencontres France Alzheimer mardi dernier, l’association a présenté le fruit de ses derniers travaux sur le sujet.
Un groupe de travail constitué de malades, d’aidants et de soignants ont conçu des outils en direction des professionnels des urgences, dont un film visant à sensibiliser les équipes sur le rôle primordial des aidants.
Pour rassurer leur proche malade, expliquer ses troubles, décrire ses symptômes ou encore donner des informations sur la raison de leur visite, ils sont les mieux placés. Or, ils ne sont pas toujours autorisés à accompagner leur proche lors de la prise en charge, alors qu’une personne âgée sur deux arrive accompagnée à l’hôpital.
Après avoir testé les outils, une centaine de personnels de services d’urgences, tous métiers confondus, indique avoir pris conscience de la place de l’aidant, qui apporte une présence apaisante pour le patient et facilitatrice pour les professionnels. Une présence qui leur permet aussi de gagner du temps et de l’énergie, de mieux prendre en soin le malade et d’ajuster leur posture. Ils plaident pour que l’aidant puisse être présent lors de l’accueil aux urgences, mais aussi dans tous les services des hôpitaux.
En attendant, l’AP-HP (assistance publique hôpitaux de Paris) va instaurer une charte des accompagnants de personnes vulnérables dans les services d’urgences début 2025.
Et les outils élaborés par le groupe de travail emmené par France Alzheimer seront disponibles dès janvier dans les antennes locales de l’association pour être mis à disposition des hôpitaux partout en France.
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