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Maltraitance
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Sandrine Bonnaire, la voix grave, face caméra a déclaré mercredi 29 novembre sur Instagram : "Je n’ai jamais été sur les réseaux sociaux, mais je le fais aujourd’hui, pour dénoncer à la fois un dysfonctionnement, dénoncer des maltraitances, des négligences au sein de l’Ehpad où résidait ma mère". Une démarche qui a suscité une avalanche de témoignages similaires et poignants.
Dénoncer des maltraitances, des négligences reste difficile, presque un tabou. La peur des représailles, le sentiment d'impuissance, la méconnaissance des voix d'action, de recours... tout paralyse, tétanise, jusqu'à ce que l'inacceptable révolte, que la colère gronde.
La prise de parole de Sandrine Bonnaire sur les réseaux sociaux puis à la télévision dans C à vous a provoqué une avalanche de témoignages de familles, d'habitants d'Ehpad quel que soit leur statut. Dans le cas présent, l'actrice annonce porter plainte contre un Ehpad public géré par le CCAS de Saintes (Centre communal d'action social) pour "négligence médicale".
"Je ne peux plus me battre pour ma maman qui n’est plus là, mais je veux le faire pour que la prise en charge de nos aînés change", affirme Sandrine Bonnaire. "Il faut plus de moyens, certainement une augmentation de salaires pour que les salariés puissent travailler correctement".
Chacun a en mémoire la déflagration du livre enquête de Victor Castanet Les fossoyeurs chez Fayard, sur le groupe Orpea, publié en 2022.
Mais on se rappelle la chronique de Frédéric Pommier sur France Inter en décembre 2017 sur la vie de sa grand-mère Suzanne en Ehpad : établissement pour personnes âgées dépendantes.
Elle avait déclenché une avalanche de témoignages. "Je ne m'explique pas cet aveuglement individuel et collectif face à l'arrivée dans la grande vieillesse" a-t-il expliqué sur RFI ce 1er novembre où il était invité de l'émission Le grand débat.
Frédéric Pommier avait poursuivi avec son livre Suzanne sur la vie de sa grand-mère avant l'Ehpad.
Dénoncer la maltraitance, et surtout le silence qui l'entoure au point d'empêcher d'agir, n'est pourtant pas nouveau : on pense au livre collectif Silence on frappe sous la direction d'Yves Gineste en 2003. Le co-auteur de l'Humanitude propose des enseignements auxquels Agevillage.com collabore, qui outillent les soignants, les aidants au point d'aboutir au 1er label de bientraitance des Ehpad : le label Humanitude.
De son côté, l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) estime que "la principale cause des maltraitances systémiques est l’incurie des pouvoirs publics qui n’ont depuis jamais engagé les réformes structurelles préconisées par l’ensemble des rapports.
Pire, l'Etat annonce fièrement renforcer sa politique de contrôles afin de renvoyer les responsabilités qui sont les siennes dans le camp de professionnels épuisés.
Ce qu’attendent les personnes âgées vulnérables, familles et professionnels, ce sont des moyens supplémentaires : a minima 8 professionnels pour 10 résidents et le financement à 31 €/heure pour permettre aux services à domicile de recruter.
En l’absence de ces moyens supplémentaires et d’une transformation du modèle, les scandales vont se multiplier, et ce, dans tous types d’établissements et services."
Les premiers travaux des Etats généraux des maltraitances en octobre 2023 vont se poursuivre.
Ils invitent à :
1. alerter, signaler
via le 3977 (numéro d'appel national de lutte contre les maltraitances des plus âgés),
via les fiches de signalements d'évènements indésirables que les établissements et services doivent mettre à disposition, recevoir et traiter dans les meilleurs délais : maintenir le dialogue avec les directions est très important,
via les membres des CVS : conseils de la vie sociale.
L'objectif est que la maltraitance s'arrête, qu'elle soit prévenue, que l'accompagnement et le prendre soin s'améliore.
2. suivre, agir
Si les décisions, les actions ne suivent pas : relancer les directions, ré-alerter le CVS, contacter un médiateur (personne qualifiée du département, médiateur de la République, du Défenseur des Droits), écrire aux autorités de tarification de la structure : siège social, président du conseil d'administration, Agence régionale de santé, département.
3. jusqu'à porter plainte auprès du Procureur de la République
Et réfléchir aux suites à donner : continuer de dialoguer pour maintenir l'accompagnement jusqu'au bout ou partir, changer de structure.
Retrouvez nos conseils pour signaler un acte de maltraitance.
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Maltraitance
Outils et fiches pratiques
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Bonjour, j'ai été aidante de mon mari pendant plusieurs années. Fin 2022, le médecin demandé son placement car j'étais épuisée avec des gros problèmes de santé. 25 janvier 2023, mon mari rentre en EHPAD. Je ne suis pas soulagée pour autant, car sur cinq enfants, quatre se sont retournés contre moi. Avec l'aide de la directrice de l'EHPAD (qui je le rappelle n'est pas médecin) parce qu'ils ont su qu'ils avaient obligation alimentaire. La directrice de l'EHPAD a dit je cite : ce monsieur n'est pas malade (diagnostic posé par la neurologue du CHU de Grenoble avec ponction lombaire déterminant qu'il avait bien la maladie d'Alzheimer et qu'il était atteint d'une DFT.). Ce monsieur n'est pas la malade, il n'a rien à faire dans mon établissement, etc. Le 14 septembre, il est tombé de son lit en pleine nuit, ils ne l'ont trouvé qu'au petit matin, il a été transporté aux urgences. Ils ne m'ont prévenu que plusieurs heures après. Il est décédé quelques jours après des suites de ses blessures. Je n'arrive pas du tout avoir un document qui me donne des circonstances de l'accident. Silence complet de l'EHPAD, je n'ai plus aucune nouvelle. Mon mari s'en est allé, quelques semaines avant nos 50 ans de mariage, j'ai perdu l'amour de ma vie. Je suis complètement démunie face à cette broyeuse qui est l'EHPAD. Le ministre a demandé une enquête à l'ARS Rhône-Alpes contre cet établissement, l'ARS n'a jamais bougé. SOS aidez-moi
Bonjour et toutes mes condoléances. En tant qu'épouse, vous êtes en droit d'obtenir le dossier médical de votre mari, peut-être y trouverez-vous des réponses (voir ici pour plus de détails : https://www.cnil.fr/fr/lacces-au-dossier-medical#:~:text=L'acc%C3%A8s%20au%20dossier%20m%C3%A9dical%20peut%20%C3%AAtre%20demand%C3%A9%20aupr%C3%A8s%20du,le%20m%C3%A9decin%20d%C3%A9sign%C3%A9%20comme%20interm%C3%A9diaire.)
Bonjour,
que ce soit pour Madame Sandrine Bonnaire, Monsieur X, les enfants Tartempion... le problème est toujours le même, les réponses sont toujours les mêmes et l'inaction toujours la même.
Les Associations et quelques personnes se battent face à cette logique implacable du choix politique des dépenses et tant que l'on n'est pas vraiment concerné l'homme réagit très souvent de la même façon donc ne soyons pas surpris!!!
Le "Care" comme d'autres approches comme l'information et la formation devraient faire partie de la vie de tous mais!!!
En attendant, n'oublions pas que sur l'ensemble des Ehpad il y en a qui font le "job" ( j'ai des noms), qu'il existe des organisations qui peuvent certainement "encadrer" mieux les choses et que chacun doit participer au moins au bien être de ses proches.
Bonne journée.
Laurent Hirsch