Les terribles morts solitaires nous obligent

Une boîte aux lettres qui déborde et qui n’alarme personne…

Une lumière d'appartement qui ne s'éteint jamais…

Des relances des services publics restées lettre morte…

Les bénévoles des Petits frères des pauvres mettent dans la lumière une trentaine de personnes âgées retrouvées mortes à leur domicile plusieurs semaines, mois ou années après leur décès en 2024.

Cela n'arriverait pas si les voisins, les pouvoirs publics, la Poste, les pourvoyeurs d'énergie réagissaient sans violation de la citoyenneté, de l'intimité.

Cela n'arriverait pas sans des services à domicile dotés, formés, soutenus, évalués pour intervenir avec tact et professionnalisme, sans devenir intrusifs. Encore faut-il que ces services fonctionnent avec des personnels formés, managés, en nombre suffisant. Découvrez cette semaine les règles qui régissent ces services indispensables au quotidien de nombreux Français, notamment âgés.

Il faut toute une politique d'aides et de services pour ne pas mourir seul, même très malade, même atteint de la maladie à corps de Lewy dont c'est la journée mondiale mardi 28, ou la maladie de Parkinson, thème de la prochaine émission "Enquête de santé" sur France 5.

Le label "Villes Amies des Aînés" proposé par l'Organisation mondiale de la Santé, invite chaque pays à penser ses politiques qui se jouent… sur les territoires.

Découvrez qui fait quoi en France, de l'Etat aux Villes (Centres communaux d'action sociale, CCAS) en passant par les départements. Sachant que les pressions financières sont telles que chaque acteur fait ses arbitrages.

Un exemple : le département de la Meurthe-et-Moselle vient de supprimer, depuis ce 1ᵉʳ janvier, ses aides liées à la téléassistance et au portage de repas vers les personnes âgées à domicile. 2 900 bénéficiaires sont concernés pour une économie de 500 000 euros pour les finances du département.

On le voit : il y a urgence à penser, repenser qui fait quoi, qui paye quoi, qui regarde quoi, qui réagit… pour faire face aux morts solitaires, délétères pour les personnes concernées, mais aussi pour tous les citoyens qui craignent de ne pas pouvoir continuer de vivre, vieillir debout.

Un enjeu politique au sens noble du terme.