Sexualité & intimité
S'aimer jusqu'au bout de la vie
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0 commentairesIl n'y a pas que pour la Saint-Valentin que la question de la sexualité des personnes âgées doit être audible. Les études épidémiologiques montrent de nouveaux profils d'hommes et de femmes qui ne souhaitent pas renoncer à leur sexualité, y compris jusqu'à un âge avancé. Deux personnes de plus de 50 ans sur trois sont toujours actives sexuellement et 3 sur 4 sont convaincues qu’il est possible de retomber amoureux après 60 ans, selon une étude de l'Institut français des Seniors et Domitys.
L'âge de la retraite n'est pas celui de tous les renoncements, explique le docteurMarie-Hélène Colson, directeur d'enseignement du diplôme inter-univesitaire de sexologie à Marseille. Le désir n'a pas d'âge.
Les cinq sens en éveil
Quel est pour vous le sens le plus "déclencheur" de la sexualité ?
A cette question posée par Marie-Hélène Colson dans une étude réalisée en 2006, 81 % des plus de 70 ans répondent le toucher.
Même si l'audition, la vue, l'odorat baissent en vieillissant, le toucher reste le sens privilégié pour déclencher la sexualité.
Idées reçues et croyances populaires
Déplacée, ridicule, dangereuse, transgressive, hors normes... sont les qualificatifs que l'on entend couramment à propos de la sexualité des personnes âgées.
A propos des plus âgés, les croyances populaires peuvent être résumées ainsi :
- elles n'ont pas de désir sexuel ;
- elles ne pourraient pas faire l'amour même si elles le voulaient ;
- elles sont trop fragiles physiquement et le sexe peut leur causer de la douleur ;
- elles ne sont pas attirantes physiquement et, par conséquent, elles ne sont pas désirables ;
- le sexe est honteux et pervers.
Les croyances populaires culpabilisent la personne elle-même.
Les personnes âgées peuvent se conformer aux attentes de la société et mettre fin à une vie sexuelle active en estimant que ce comportement n'est plus de leur âge.
Attention à l'entourage (enfants, petits-enfants) qui peut décourager d'avoir une vie sexuelle active ou imposer des restrictions sur le plan des activités sexuelles.
Selon Striar et Hoffman (1984), les mythes concernant la sexualité et le vieillissement ont pour effet d'accentuer la solitude des personnes âgées, de diminuer leur estime de soi et d'entraîner chez elles des troubles de leur fonctionnement sexuel.
Il est important de ne pas se conformer à ces mythes qui peuvent :
- accentuer la solitude ;
- diminuer l'estime de soi ;
- entraîner des troubles de fonctionnement sexuel ;
- renforcer une vision « stéréotypée et négative » de l’ensemble des personnes âgées.