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Aidant au quotidien

« Je suis la seule à m'occuper de ma mère ! » : conseil pour impliquer le reste de la famille

Temps de lecture 3 min

13 commentaires

Une chronique de Claudine Badey-Rodriguez

La mère de Mme L. est entrée récemment en maison de retraite. Mme L. est visiblement épuisée. Elle a attendu l’extrême limite pour prendre la décision de « placement » de sa mère. Elle se plaint d’être quasiment la seule à s’occuper de sa mère alors qu’elle a un frère et une sœur. De surcroît, elle est la principale cible des critiques et de l’agressivité de sa mère. Situation somme toute plutôt classique… Eclairage.

Lorsqu’un parent commence à avoir besoin d’aide pour certains aspects de la vie quotidienne, c’est souvent subrepticement que s’installe le rôle principal, parfois même exclusif, de l’un des enfants de la fratrie.


Un scénario assez fréquent se produit dans les familles. Au début, l’un des enfants commence à faire les quelques tâches nécessaires pour aider ses parents quand ils n’ont pas encore besoin d’un soutien important. Les parents devenant plus dépendants, le besoin d’aide s’accroît.

« Naturellement », c’est l’enfant qui a commencé à assurer l’aide qui accroît sa charge de travail, même s’il commence à s’en plaindre dans son coin. C’est généralement à l’une des filles ou des belles-filles qu’incombe cette responsabilité.


La pression sociale est forte pour qu’il en soit ainsi. Les répartitions peuvent aussi se faire sur des critères tels que : « C’est toi qui t’en charges parce que tu habites le plus près, tu travailles à mi-temps, tu es infirmière… »

Mais les raisons sous-jacentes de ces choix sont souvent obscures ! S’occuper de ses parents vieillissants renvoie chacun à ses valeurs d’adulte et à sa propre histoire.

Il est également assez fréquent que l’enfant qui s’occupe le plus de son parent soit le destinataire privilégié de l’agressivité du parent. Est-ce parce qu’il est plus proche et que le parent s’autorise à exprimer davantage sa souffrance de cette manière ? Est-ce parce qu’il est le témoin principal des difficultés et de la dépendance de son parent qui a du mal à accepter de se montrer « défaillant » aux yeux de sa fille ou de son fils qui l’aide ? La situation de celui ou celle que l’on appelle parfois l’ « enfant désigné » n’est jamais facile.

Conseils pour mobiliser le reste de la famille

Pour éviter le plus possible les problèmes, un conseil de famille entre frères et sœurs serait souhaitable dès que l’on sent que son parent commence à avoir besoin d’aide, risque de devenir plus dépendant.

Cette concertation ne règlera pas forcément toutes les tensions, mais il aura au moins le mérite de prendre acte de la position de chacun. Les charges pourront ainsi être réparties, si ce n’est équitablement, au moins de façon claire.

L’objectif est d’aboutir à un compromis satisfaisant pour les enfants comme pour les parents.

Il ne s’agit pas de s’accabler mutuellement de critiques et de braquer l’un ou l’autre. Vous êtes aux premières loges pour vous occuper de votre parent ? Faites part de votre fatigue, de votre difficulté à tout assumer et demandez de l’aide, au lieu de culpabiliser les autres en maugréant : « Je fais tout, vous ne faites rien », même si c’est vrai… Ils répondront sans doute plus facilement à cet appel à l’aide qu’à des reproches.

L’important n’est pas de régler vos comptes, mais de trouver ensemble des solutions pour aider votre parent et pour vous soulager…

Trouver une oreille attentive auprès d’un proche ou d’un professionnel pour exprimer toutes les émotions complexes qui émergent souvent à cette étape de la vie de ses parents est aussi éminemment souhaitable.

Malheureusement, en dehors de quelques associations, les lieux d’écoute des aidants sont souvent inexistants (NDLR : les aidants peuvent aussi solliciter les plateformes de répit). Cette possibilité devrait être offerte à tout proche aidant un parent vieillissant en situation de fragilité ou de perte d’autonomie.

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Claudine Badey-Rodriguez, psychologue est auteur de La vie en maison de retraite et Quand le caractère devient difficile avec l’âge

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A. Maria

Bonjour,
Ma mère, bientôt 95 ans, vit chez moi depuis 5 ans. J'ai deux sœurs qui habitent (une à 7 kms l'autre 20kms) de chez moi. Ne prennent jamais ma mère un week-end, pas plus en vacances.
Par année elles passent la chercher deux journées au total et ensemble. Lorsque mon mari est tombé malade, j'ai téléphoné en demandant qu'elles nous aident. Réponse : il faut la mettre en hôpital de jour le matin et retourner la chercher le soir. Nous sommes tous les deux retraités, mais nous avons de petites retraites et devons encore travailler, en s'arrangeant avec nos horaires pour ne jamais la laisser seule. Les sorties, on a fait un trait, les vacances en 5 ans une seule fois et bien sûr, on l'a emmenée avec nous. Nous assumons toutes les dépenses pour ma mère, ainsi que tout suivi médical. C'est difficile, mais nous sommes heureux de lui permettre de vivre sereinement. Si comme dit la loi, on doit assistance à nos parents âgés, ce qui est normal, alors pourquoi cette loi ne mentionne pas l'obligation POUR TOUS LES ENFANTS avec un cahier de charges à remplir ??? C'est trop facile que ce ne soit qu'un seul enfant qui doive tout gérer, pour que les autres profitent de leur vie, et que le jour où le parent décède, ils sont là pour récupérer le moindre centime. L'égoïsme, l'hypocrisie font partie de la vie de ces enfants, qui peuvent aussi aider leurs parents âgés, mais qui n'ont aucune envie de le faire. C'est HONTEUX !! Courage à vous tous et toutes, qui tout comme moi, faites votre devoir, en aidant votre parent. Fatigués physiquement, épuisés moralement parfois, car il n'est pas simple de voir son parent vieillir et perdre son autonomie. A.M

Raphaëlle Murignieux

Bonjour, vos sœurs doivent en effet assistance à votre mère, a minima sur le plan financier. Elle est en droit de leur demander une aide financière si elle n'a pas les moyens de régler ses frais elles-mêmes, il n'est pas normal que vous supportiez le coût seule. Il faudrait pour cela que votre mère saisisse le juge aux affaires familiales. Pour souffler un peu, avez-vous envisagé une solution temporaire, type séjour de quelques jours/semaines en accueil familial ou en Ehpad pour votre mère ? Vous pouvez vous adresser à la plateforme de répit la plus proche pour avoir des renseignements (voir ici : https://www.soutenirlesaidants.fr/)

Aline

Bonsoir Raphaëlle Murignieux
Non elle n’y'a pas droit et refuserait tout aide de l’extérieur. C'est une femme avec du caractère et pas facile à vivre...enfin je fait avec c’est ma mère.
Merci beaucoup.
Je souhaite une bonne Saint Valentin à toutes les femmes en couples où célibataires.
Je vais me payer une place de Cinéma avec Bridget Jones folle de lui, pour me changer les idées 💡
Ça fait bien longtemps que je n'ai pas mis les pieds dans un cinéma.
Bonne soirée et courage les filles 👧

Raphaëlle Murignieux

J'espère que vous avez pu profiter de votre séance de cinéma, et bon courage à vous aussi

Aline

Bonsoir, j'ai 55 ans, ma mère 79 ans. Ça fait 10 ans que je m’occupe de maman, j’ai quitté mon logement HLM 2 pièces que j’avais depuis 16 ans pour son logement HLM de 4 pièces. Mon frère s'est installé dans le sud depuis 15 ans avec sa famille dans une maison (bien vide, les enfants ont grandi et sont indépendants).
Comme pour Madame DUPART, Je ne suis qu'une boniche pour eux. Je n'ai pas de vie privée, j'ai perdu mes amies et mes activités, ma joie de vivre et mon sourire. J’ai fait une demande de logement pour l’avenir qu’il me reste encore un peu depuis 10 ans.
Nous vivons dans le 93 climat tendu actuellement. Mon frère la prend pour les Noël et les vacances 15 jours à 3 semaines. Mais je fatigue et n’arrive pas à récupérer. 3 étages, les courses, le ménage, les repas, les papiers.
Ce n'est pas une vie…
Heureusement, je n'ai pas eu d’enfants...
Je suis au RSA, je recherche un 4 heures par jour. Je paye mon loyer 150 euros, mais je ne touche pas l’APL et je suis hébergée provisoirement.
Ma vie est ridicule.
Bonne soirée et merci gardons le courage…

Raphaëlle Murignieux

Bonjour, je ne sais pas si votre mère a droit à des aides comme l'Apa mais si oui, une aide à domicile pourrait venir s'occuper un peu d'elle et vous soulager. Ca vaut peut-être la peine de demander... Vous pouvez aussi vous adresser à une plateforme de répit voir s'il existe des solutions pour que vous puissiez souffler de temps en temps. Leurs adresses sont ici : https://www.soutenirlesaidants.fr/

Eva

Bravo, tu as quitté ton appartement pour vivre auprès de ta mère, tu peux être fière de toi.
Et vraiment ta mère a de la chance de t'avoir auprès d'elle.
Bravo à ta maman qui t'as bien éduqué aussi.👌

Dupart

Bonjour, j'ai 63 ans, depuis plus de 10 ans, je m'occupe de ma mère de 87 ans. Nous sommes 9 enfants, personne ne s'en occupe, j'y suis nuit et jours, obliger de coucher sur un canapé avec des problèmes de dos .je fais tout, plus l'extérieur, le jardin, tonte, etc. Aucune aide et en plus, je subis les critiques, les histoires de famille, etc. Je ne suis qu'une boniche pour eux. Je n'ai pas de vie privée , j'ai perdu mes amies et mes activités. Quand je parle de quitter cette ville et famille, c'est encore pire.

amy

Bonjour
ici sur cet article comme la personne servant d'expl sur la difficulté d'être seul.
Dans ma famille mon frère suite au divorce des parent dans les années 70 a suivi mon père, et moi encore jeune la loi faisait que je devais rester avec ma mère, ceci donc n'a pas été accepté par mon frère et donc le lien entre lui et moi est quelque peu distendu !
Nous gardions néanmoins contact avec ma mère pour des occasions, anniversaire et nouvelle année.
Néanmoins, m'occupant de maman, et le droit étant que les enfant doivent assistance a leurs parents , matériellement si ces derniers ont des diffiicultés et si les enfants le peuvent, et sur le plan moral soit par aide et accompagnement des parents soit assistance et soutient familial entre tous.
Lui écrivant pour l'informer de l'état de notre maman , ce dernier n'a pas accepté l'idée de devoir faire des devis pour effectuer quelques aménagement de la maison de la maman , ou l'idée que si elle est dans un état médical qui demande le placement que cela soit de notre volonté ou pas
si elle est a être placée par voie médicale cela le sera
ceci m'a valu visite au domicile de ma mère avec laquelle je suis venue vivre pour l'aider et qu'elle ne soit pas seule , et de me faire agrésser physiquement et psychologiquement par mon frère ce dernier ne voulant pas le placement de la maman si nécessité médicale , ni mise sous curatelle
ne souhaitant pas que j'ai droit de regard sur les bien de ma mère et ne souhaitant pas payer pour la pension en ephad ceci étant relativement cher entre selon le gir 2000 a 4000 euros mensuels
lui comme moi n'avons ces moyens le département toutefois peut prendre en charge une partie
je suis donc avec une maman dont les conditions a maintenir a domicile sont difficile et vont le devenir ayant une stenose lombaire m'apportant des soucis dans les mouvements ceci avec une uncodiscarthrose soit arthrose cervicale portant sur les disques comme pour la stenose lombaire
ceci selon mouvements apporte fatique , troubles neurologiques temporaires selon mouvement vertiges et migraines l'année dernière j'ai fait deux syncopes sur le matin aux toilettes
l'une derrière l'autre la seconde ayant duré dans les 20mn resultat sont les cervicales et la sténose lombaire si un léger épanchement cardiaque pericarde a droite et gauche mais rien de méchant selon la cardio vue

Hospitalier gineau

Je m'occupe de ma mère depuis bientôt 4 ans. Elle a 96 ans révolus, les 3 fois que ma sœur est venue me seconder, ça s'est terminé en jus de boudin.
J'ai une pathologie lourde, la maladie de Crohn, et à mon stable, après 4 résections intestinales, ma santé ne s'améliore pas et je vois arriver dans un avenir très proche une cinquième. Suivie d'une poche, difficile à vivre.
Ma sœur vit dans l'Hexagone, il a toujours été convenu de garder ma mère chacune 6 mois par an, il n'en est rien.
J'habite la Martinique, même soutenu par mon époux je suis au bout du rouleau.
Que me conseillez-vous ???
Merci 🙏 pour la réponse et aussi le soutien.
Cordialement,
Marcelle GINEAU

Raphaëlle Murignieux

Bonjour, la situation semble difficile... Avez-vous des aides (Allocation personnalisée d'autonomie, aide à domicile) pour votre mère ? Un déménagement en lieu de vie collectif est-il envisageable ? Comment votre sœur justifie son non-accueil de votre mère ? Bon courage

Loucou

C'est difficile cette situation ,surtout en Afrique ou les moyens sont pas réunis . Pour ma part c'est pas normal qu'une seule personne s'occupe d'un parent malade si il/elle a des frères et sœurs

Mimizen

BRAVO MERCI DE LE RECONNAÎTRE C'EST LOGIQUE.

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