Aidants et santé
Des aidants au bord de l'épuisement
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Or l’épuisement génère des risques. Pour l’aidant d’abord qui met en péril sa santé, sa famille et souvent sa vie professionnelle. Pour la personne aidée ensuite qui encourt alors un risque de maltraitance.
Des aidants familiaux ont osé casser la honte, explique Eric Bauza, psychogérontologue, dans un entretien accordé à l’Espace national de réflexion éthique de recherche sur la maladie d’Alzheimer en 2012. Il y évoque le travail qu’il mène avec les aidants dans ce groupe qui favorise la libre circulation de la parole et des différentes expériences.
Ces personnes qui acceptent de s’exprimer sortent de leur marginalisation pour venir demander de l’aide dans la situation de crise paroxystique qu’elles traversent. Le public de la consultation est constitué à 60% de conjoints de malades et à 40% d’enfants. « Comment en effet aider à supporter l’insupportable, lorsque rester ensemble devient impossible et se séparer est impensable ? » Dans le couple à dyade aidant/aidé, il n’y a qu’un seul corps pour deux.
Durant ces séances, Eric Bauza écoute, ne conseille pas, si ce n’est parfois une lecture, dit-il citant notamment « La Présence pure » de Christian Bobin.
L’important pour ces personnes est de parler pouvoir échanger avec des gens qui sont comme eux. Ils discutent de la question du processus irréversible, de l’attaque de l’intimité familial, de la prévention de la maltraitance pouvant survenir lorsque l’aidant s’épuise…
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