Toutes les familles ne se ressemblent pas. Et le mot solidarité n'a pas le même sens d'un type de famille à l'autre. Et moins encore d'une génération à l'autre.
Pour éviter les malentendus entre enfants - parents - grands parents - et parfois même arrière-grands-parents, mieux vaut définir clairement la solidarité que l'on entend pratiquer d'une génération à l'autre. Le test ci après propose trois définitions de la solidarité familiale. Aucune n'est " meilleure " que l'autre. Mais chacune illustre un " profil " de familles qui correspond simplement à un univers culturel particulier. Ils seront peut être jugés " schématiques " ou " sommaires ", mais le but est de susciter laréflexion sur un sujet rarement abordé au sein d'une famille : quelles solidarités entre adultes ?
Trois types de familles sont ici dessinés :
- les " zurbains " : ils sont concernés par la perte d'autonomie de leur proche mais refuseront, autant que possible, la prise en charge directe. Le " zurbain " est aussi soucieux de son indépendance (familiale, professionnelles…) que du maintien d'une relation affective forte avec ses parents.
- les " modernes " : spontanément, ils apporteront une aide personnelle et matérielle forte, mais tenteront progressivement de sauvegarder un peu de leur autonomie. Un équilibre difficile !
- les " classiques " : l'aide à la perte d'autonomie est d'abord une affaire de famille. Ce choix, parfois lourd de conséquences, ne sera jamais remis en question.
•Pour vous aider à vous situer dans l’un ou l’autre de ces trois univers familiaux, répondez pour vous-mêmes aux questions suivantes.
1.Vous sentez vous en dette vis-à-vis de parents qui vous ont éduqué et qui, en perte d'autonomie, réclament votre aide aujourd'hui ?
2.Un parent âgé est en perte d'autonomie. Pensez-vous que la famille va devoir jouer un rôle déterminant dans la prise en charge ?
3.Pour une éventuelle prise en charge a domicile, est-il exclu d’avoir recours à des aides professionnelles ?
4.L'un de vous, frères et sœurs, est-il en mesure d'héberger, sur le long terme, un parent proche handicapé physique ou mental ?
5.Pensez-vous que votre parent répondrait favorablement à une proposition d'hébergement par l'un ou l'autre de ses proches ?
6.L'un de vous, frères et sœurs, a-t-il le désir d'héberger votre parent handicapé?
7.Croyez-vous que la perte d'autonomie est d'abord et avant tout une affaire de famille ?
8.En cas de perte d'autonomie, pensez-vous que vous allez devoir vous rapprocher au plan géographique de votre parent ou lui de vous ?
9.Dans le cadre d'une solution de maintien à son domicile d'un de vos parents, vous parait-il inconcevable de déléguer tout ou partie des taches matérielles (cuisine, repas, toilette, courses) a des aides professionnelles ?
10.Accepteriez-vous que, sur le long terme, votre vie professionnelle et familiale soit réorganisée autour de la prise en charge d'un proche en perte d'autonomie ?
11.Trouvez-vous normal de préserver votre vie professionnelle et familiale en déléguant les aspects matériels de la prise en charge de votre parent dépendant a des professionnels ?
12.Croyez-vous que les contraintes inhérentes à une prise en charge directe d'un parent dépendant puissent dégrader la qualité des relations affectives que vous avez nouées avec lui ?
13.Acceptez-vous qu'une part importante de votre temps libre soit réorientée et occupée par l'aide que vous allez apporter à un parent en perte d'autonomie ?
14.Votre conjoint accepterait-il volontiers d'héberger sur le long terme votre père ou votre mère ?
15.Croyez-vous que des revenus élevés soient le garant de votre liberté vis à vis des contraintes matérielles que la perte d'autonomie d'un proche ag pourrait engendrer ?
16.Des aides extérieures (aides à domicile…) vous paraissent-elles indispensables pour sauvegarder votre vie familiale ou professionnelle ?
17.-Etes-vous prêt a financer de bon cœur tout ou partie du cout de ces aides extérieures
18.Croyez-vous qu'une tentative de préserver votre indépendance face à un parent âgé en perte d'autonomie engendrera chez vous une culpabilité intolérable
19.Pensez-vous que dans les relations familiales on puisse dissocier les relations affectives et la prise en charge directe d'un parent en perte d'autonomie ?
Nous espérons qu'avoir répondu à ces quelques questions vous aura aidé à déterminer une "stratégie" pour trouver une solution adaptée à la perte d'autonomie de votre parent âgé.