Matério-vigilance et contention - Evaluer les bénéfices/risques
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La mise en place de barrières est une décision de contention qui doit découler d’un consensus. Lors des 25è journées de la Société Française de gériatrie et de gérontologie (SFGG) qui se sont tenues en 2005 au Novotel Tour Eiffel, le service de matério-vigilance de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) rappelait sur ce sujet quelques principes et chiffres qui donnent à réfléchir.
Les fabricants, certes, revendiquent les barrières pour éviter la chute pendant le sommeil, mais celles-ci s’avèrent être un mauvais moyen pour empêcher de sortir du lit. Parmi les incidents déclarés, 90 % en effet ont des conséquences graves.
L’ ANAES recommande bien l’évaluation des bénéfices/risques avant toute décision de mise en place de barrières de lit, d’autant qu’aucune étude, à ce jour, prouve que la mise en place de barrières améliore le risque de chute.
Recommandations et bonnes pratiques ANAES-DGAS
En octobre 2000, afin de limiter les risques de la contention physique de la personne âgée, l'ANAES a publié un rapport d'évaluation qui :
- définit la contention, la population concernée ainsi que les cibles professionnelles ;
- fournit des données concernant la contention chez les personnes âgées : motifs, bilans des pratiques, dangers ;
- recommande la bonne pratique pour la mise en place d'une contention : décision faisant l'objet d'un consensus, contenu et durée de validité de la prescription médicale, mise en oeuvre ;
- Emet des alternatives et définit les critères pour conduire une politique de réduction de la contention.
Les recommandations de bonnes pratiques de soins en EHPAD diffusé par la DGAS, en mars 2004, consacre un chapitre à la limitation des risques de la contention physique qui l'ensemble des critères élaborés par l'ANAES tant au niveau du référentiel de pratique de contention physique que de la politique de réduction de celle ci : 19 critères au total.
Recommandations de l’AFSSAPS
L’AFSSAPS insiste sur l’importance que revêtent les signalements d’incidents. Ceux-ci lui permettent :
- d’identifier les différents types d’incidents : piégeages dans la barrière qui représentent 18 signalements sur 68, chutes, en l’absence de verrouillage, décrochage de barrière, et ainsi,
- d’agir auprès des fabricants par l’élaboration de normes visant à faire disparaître les accidents graves (90 % des accidents signalés) parmi lesquels on compte sur les dix décès enregistrés en lien avec les barrières de lits, neuf décès par strangulation.
Les résultats d’un questionnaire permettant de repérer les zones de piégeage, les patients à risque et les dispositifs concernés révèlent que :
- les victimes sont pour 85 % des personnes désorientées ou agitées, chez qui la contention ne fait qu’augmenter l’agitation,
- 34 % de ces personnes sont en Unités de soins de longue durée (USLD), 32 % en services de soins aigus,
- les déverrouillages de barrières sont dus à une mauvaise mise en place ou à une défaillance du système de fixation.