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Trouver son lieu de vie

Vieillir en prison : que deviennent les détenus qui perdent leur autonomie ?

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 20/02/2023

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La population vieillit, ce n’est pas un scoop. Y compris la population carcérale. Que deviennent les détenus quand ils vieillissent, s’ils perdent leur autonomie, que la prison ne peut plus les accueillir ? Le documentariste Bruno Raymond-Damasio répond à ces questions dans le documentaire Sortir de la pénombre, de la prison à l’Ehpad.

Après un accident comme un AVC, à cause d’une maladie neurodégénérative ou tout simplement du fait de l’âge, la perte d’autonomie touche aussi les personnes détenues dans les prisons françaises, une perte d’autonomie aggravée par l’isolement. Il faut alors trouver des solutions adaptées.

Ce qui peut nécessiter quatre, parfois cinq ans d’attente. Il faut d’abord trouver un établissement qui accepte d’accueillir le détenu, puis, que le juge d’application des peines suspende la peine. Mais c’est la première partie de la démarche qui est la plus difficile à mettre en œuvre : c’est le médecin pénitentiaire qui doit appeler des établissements, et convaincre les directions.

Bien sûr, les demandes concernent des détenus qui ne sont pas considérés comme dangereux. Mais quid des personnes souffrant de troubles cognitifs, qui ne savent parfois plus pourquoi elles sont en prison, pour qui la peine a perdu tout son sens ?

Pour Anne Dullioust, médecin à l'établissement public de santé national de Fresnes (EPSNF), c’est une question de dignité humaine, « qui passe par ne pas laisser en prison des personnes qui ne savant même pas qu’elles sont en prison ».

Les détenus n’ayant pas de revenus, l’institution pénitentiaire se tourne vers des Ehpad publics ou privés à but non lucratif, habilités à l’aide sociale. Une aide versée par le conseil départemental pour acquitter la facture de l’établissement.

Accompagner sans discrimination

Des résidents comme les autres ? S’ils bénéficient des mêmes prestations que les autres résidents, les anciens détenus sont soumis à un suivi socio-judiciaire (rendez-vous au tribunal, avec le service pénitentiaire d'insertion et de probation…). Il existe aussi, parfois, des mesures de restriction, dont le personnel est informé. Mais à part ces éléments, leurs antécédents judiciaires restent confidentiels, et les professionnels n’en sont pas informés.

Mais parfois, les anciens détenus se confient aux soignants. Une situation pas toujours facile à vivre quand les actes commis vont à l’encontre des valeurs, de l’éthique des professionnels.

Petits à petits, les liens finissent par se tisser, chacun à son rythme, avec les équipes et les autres résidents.

Les âgés moins incarcérés que les autres ?

D’après une enquête de Mikaël Libert, publiée en janvier dans 20 minutes, si l’âge n’apporte en théorie aucune circonstance atténuante aux justiciables, dans les faits, les magistrats se montrent souvent plus cléments avec les mis en cause âgés, qui écopent généralement de peines moins lourdes.

Reste qu’aujourd’hui, les plus de 60 ans représentent 4 % de la population carcérale en France.

Sortir de la pénombre, de la prison à l’Ehpad
Réalisation : Bruno Raymond-Damasio
La Mandarine
2023
45 minutes
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