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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Vie affective, intime et sexuelle : la Haute autorité de santé rappelle les droits des personnes en perte d’autonomie

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 17/02/2025

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On l’a vu la semaine dernière autour de la Saint-Valentin, l’amour des seniors n’échappe pas à l’âgisme. Et ce d’autant plus lorsqu’ils ont perdu en autonomie ou vivent en établissement d’hébergement spécialisé. Pourtant, en tant que composante de la dignité humaine, la vie intime, affective et sexuelle doit être respectée, pointe la Haute autorité de santé qui vient de publier des recommandations de bonnes pratiques en ce sens.

« Plusieurs difficultés sont rencontrées au sein des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) : le sujet est nié voire tabou, les professionnels sont souvent isolés et manquent de formation pour l’aborder, la vie en collectivité introduit des contraintes... ». C’est pourquoi la HAS publie un premier document qui a pour objectif de « promouvoir une approche positive de la vie affective, intime et sexuelle ».

S’il s’adresse en première intention aux professionnels qui travaillent dans ces établissements et ces services, il concerne aussi les personnes accompagnées, les membres de leur entourage, leurs proches et aidants. Il propose notamment « un socle de repères scientifiques, éthiques, organisationnels et juridiques ».

Il rappelle ainsi la place des proches : ceux-ci peuvent être associés dans l’accompagnement de la vie affective et sexuelle, mais seulement « au cas par cas, selon les désirs et souhaits des personnes, leur situation globale, etc. ». L’accord de la personne accompagnée concernant l’implication de tierces personnes doit d’ailleurs être systématiquement recueilli.

Par ailleurs, « l’avis de l’entourage n’a pas de valeur décisionnelle en ce qui concerne les personnes accompagnées majeures ».

Le texte prend pour exemple l’accueil des couples en Ehpad : « il y a toujours lieu de s’assurer du consentement manifeste et de la liberté de chacun à être hébergé ensemble ou séparément. L’avis des proches peut être recueilli, mais ne doit pas s’imposer à l’encontre des avis exprimés par les intéressés, y compris s’il existe une ou des mesures de protection juridique. Les craintes des professionnels ou des proches que le couple ait une relation « inadaptée », ou qu’un membre du couple ait un comportement mettant en danger l’autre doivent être discutées, argumentées et justifiées sans jugement de valeur, au regard du droit et à partir de réflexions éthiques, et ce, avant d’envisager toute modification des conditions d’hébergement ».

En clair, même sous tutelle ou curatelle, un adulte reste libre de sa vie sexuelle, du moment que personne ne se met en danger : ni les professionnels ni ses proches n’ont quoi que ce soit à dire.

Le document propose aussi toute une série de définitions, de ressources et de textes de loi pertinents.

Ces derniers concernent principalement le respect de la vie privée, la liberté de circulation (des personnes accompagnées et des visiteurs), et les droits fondamentaux des personnes accueillies et accompagnées par des établissements et services sociaux et médico-sociaux.

Lui sont notamment assurés : « 1° Le respect de sa dignité, de son intégrité, de sa vie privée et familiale, de son intimité, de sa sécurité et de son droit à aller et venir librement […] ».

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