Comprendre les fragilités
Vers un dépistage précoce de la maladie à corps de Lewy ?
Alors qu’on le pensait en proie à une sévère dépression, l’autopsie de l’acteur Robin Williams, qui s’est suicidé en 2014, à 63 ans, souffrait en réalité de la maladie à corps de Lewy. Une maladie qui n’aura jamais été détectée de son vivant, comme chez la plupart des malades : 67 % d’entre eux ne seraient pas diagnostiqués, selon France Alzheimer. Mais un test évalué par un groupe de chercheurs suédois pourrait changer la donne.
A ce jour, il n’existe aucun examen permettant d’affirmer avec certitude qu’une personne est atteinte par la maladie à corps de Lewy. Pour la diagnostiquer avec plus ou moins de certitude, les médecins s’appuient sur différents critères : des signes cliniques comme les fluctuations cognitives, les troubles du sommeil, des hallucinations visuelles, des troubles moteurs associés ou non à des biomarqueurs (résultats d’examens).
Mais une équipe de recherche de l’université de Lund, en Suède, vient de publier des résultats prometteurs, rapporte le Journal international de médecine.
Ils ont soumis une cohorte de 1100 personnes à un test visant à détecter les protéines alpha-synucléine anormales dans le liquide céphalo-rachidien. C’est-à-dire la présence de corps de Lewy : ceux-ci sont en effet des agrégats d’alpha-synucléines anormalement repliées à l’intérieur des cellules nerveuses du cerveau.
Aucunes de ces personnes ne montraient de signes de troubles cognitifs au moment du test.
Mais celui-ci a permis de constater que près de 10 % des membres de la cohorte présentaient des protéines alpha-synucléine anormales. Des personnes dont le suivi a montré ensuite un déclin cognitif et un développement de la maladie à corps de Lewy ou de la maladie de Parkinson (cette dernière étant également causée par des corps de Lewy, mais situés dans une partie différente du cerveau).