Bien vieillir (prendre soin de soi)
Tempoforme : cap sur la prévention de la fragilité dans les Hauts-de-France
Parce que les premiers signes de fragilité sont bien souvent réversibles, le CHU de Lille, le CHU Amiens-Picardie, l’Institut des rencontres de la forme (Irfo) et l’entreprise Kelindi ont développé avec le soutien de la Carsat un programme de prévention complet baptisé Tempoforme. Objectif : accroître l’espérance de vie sans incapacités.
« Si la fragilité est prise en charge tôt, il est possible de retarder, voire de ne pas voir arriver du tout des situations de dépendance », explique le professeur Eric Boulanger, gériatre au CHU de Lille.
Mais encore faut-il être en mesure de détecter les signes de fragilité. « La fragilité, la préfragilité, ça ne se voit pas, ça ne fait pas mal », observe le professeur Boulanger. La repérer tôt, c’est tout l’enjeu de Tempoforme, qui vient d’être inauguré.
Le dispositif se compose d’une application pour mobile, d’une plateforme en ligne mais aussi d’un lieu d’accueil, l’espace Tempoforme, situé au cœur du CHU de Lille. Il s’adresse à tous, mais cible prioritairement les personnes âgées de 55 à 70 ans, et résidant dans les Hauts-de-France.
L’application comme le site remplit le même objectif : que chacune puisse évaluer son niveau de fragilité, grâce à une série de tests et de questions.
A l’issue de cette auto-évaluation, l’utilisateur obtient une liste de points à aborder avec son médecin traitant.
Si ce dernier a besoin d’un éclairage gériatrique, il peut entrer en contact avec l’équipe Tempoforme par téléexpertise.
Ou alors, orienter son patient vers l’équipe spécialisée, soit en téléconsultation, soit en lui conseillant d’aller effectuer un bilan complet à l’espace Tempoforme.
Durant le bilan, les spécialistes évalueront les fonctionnalités physiques (marche, équilibre, état des muscles, des os) ; les fonctionnalités cognitives et sensorielles et les fonctionnalités métaboliques (tension, glycémie…).
Ce bilan, d’une durée de deux heures environ, est entièrement gratuit pour le patient.
L’idée étant de donner des recommandations au patient et à son médecin traitant sur les signes de fragilité réversibles, et de les hiérarchiser le cas échéant.
Eric Boulanger prend l’exemple d’une personne chez qui une cataracte aurait été détectée, ainsi qu’une arthrose sévère de la jambe.
Il explique que c’est cette dernière qu’il faut traiter en priorité, pour ne pas risquer de chute, ni de fonte musculaire, ni constipation qui peuvent à leur tour aboutir sur de l’isolement, une dépression… et accélérer grandement une perte d’autonomie éventuelle.
En parallèle, Tempoforme propose une formation sur le repérage de la fragilité aux professionnels de santé et aux acteurs sociaux, pour les aider à mieux accompagner leurs patients. 300 d’entre eux y sont déjà inscrits.
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