Etre aidant, être aidé
Témoignage : la médiation familiale au secours des aidants
La perte d’autonomie d’un proche, d’un parent s’accompagne de souvent de grands bouleversements dans les familles. Des décisions doivent être prises, des solutions trouvées pour le bien-être de la personne fragile, mais aussi de ses proches. Avec de vrais risques de conflits familiaux quand la vision de chacun s’oppose. Dans ce type de situations complexes, faire appel à un médiateur permet de dénouer bien des difficultés.
Christelle Evita et sa sœur accompagnent leur mère à domicile depuis plusieurs années quand, après une chute et en raison de troubles neurodégénératifs qui s’aggravent, le corps médical leur conseille une entrée en Ehpad. Un bouleversement qui fait naître des dissensions fortes entre les deux aidantes, arrosées d’une bonne dose de culpabilité.
On n’arrivait plus à s’entendre, au point où on en était à se dire "on va se parler par avocat interposé" », témoigne-t-elle. Mais c’est justement l’avocat de Christelle Evita qui lui conseille de faire appel à un médiateur familial.
« Ça a vraiment été un outil précieux auquel je ne croyais pas, mais auquel je conseille à tous les aidants de recourir », poursuit-elle. Tiers neutre, le médiateur leur a permis de faire valoir leurs difficultés, leurs points de vue, de se dire enfin ce qu’elles n’arrivaient pas à se dire, pour trouver enfin une solution qui convienne à toutes.
La médiation en pratique
Une solution efficace, de plus en plus accessibles aux aidants.
En effet, depuis 2020, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie propose des médiations entre aidants et aidés, en lien avec l’Union nationale des associations familiales (Unaf).
Disponible à l’origine dans 18 départements, ce service est désormais proposé dans 32 départements, avant d’être déployé dans toutes la France en 2026.
Mais les aidants peuvent aussi solliciter un médiateur indépendant, ou employé par une autre association.
A noter : il s’agit dans tous les cas d’un service professionnel, et donc payant. Mais les tarifs d’une médiation sont réglementés et dépendent des revenus du bénéficiaire.
Pour les médiateurs qui travaillent au sein d’une association de médiation familiale conventionnée, la séance coûte entre 2 et 131 euros, et est déterminé par un barème national. Les médiateurs libéraux sont quant à eux libres de fixer leurs tarifs, mais doivent les communiquer dès le premier contact.
Ensuite, la médiation démarre par un premier entretien avec chacune des parties, suivi d’un rendez-vous collectifs. Il faut généralement plusieurs séances pour instaurer un dialogue et aboutir à un accord.
Explications de Myriam Laloua, médiatrice professionnelle
Pour trouver un médiateur
Il est donc possible de s’adresser au service de médiation aidants/aidés de la CNSA et de l’Unaf, mais il n’est pas disponible partout.
La fédération française des centres de médiation dispose aussi de coordonnées.
D’autres organismes proposent des services de médiation familiale, comme le Centre de médiation et de formation à la médiation (CMFM). Les 50 médiateurs bénévoles du CMFM interviennent principalement en Île-de-France.
Pour trouver un médiateur libéral enfin, il est possible de s’adresser à la Chambre professionnelle de la médiation et de la négociation (CPMN).
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