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Comprendre les fragilités

Syndrome de Diogène : de plus en plus fréquent, avec des conséquences parfois dramatiques

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 24/02/2025

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Mardi 18 février, trois personnes âgées ont perdu la vie lors de l’incendie de leur logement, à Feyzin dans le Rhône. Les 110 sapeurs-pompiers et 40 engins mobilisés n’ont pu leur porter secours, en raison de l’encombrement des lieux : l’un des habitants au moins souffrait en effet du syndrome de Diogène.

D’après les informations communiquées par le maire de la commune à BFM Lyon, un incident électrique est à l’origine de l’incendie.

Dans ce logement où vivait une fratrie de cinq personnes, trois habitants sont décédés, un homme de 65 ans a été transporté en urgence relative à l’hôpital. La dernière, une femme de 69 ans, en est sortie indemne.

Les secours ont été freinés dans leur intervention en raison de l’encombrement des lieux, et ont mis plus de quatre heures à maîtriser l’incendie.

En cause, le syndrome de Diogène d’au moins un des occupants de la maison, un trouble du comportement conduisant notamment à accumuler les déchets de façon compulsive, généralement observé chez les personnes âgées.

La semaine précédente, une femme de 60 ans, elle aussi atteinte du syndrome de Diogène, avait péri dans les flammes de son appartement du XIVe arrondissement de Paris. Le 19 janvier, un sexagénaire dans l’incendie de son appartement dans le XVIIe arrondissement.

Car l’incendie constitue l’un principaux risque associés au syndrome. « Les risques d’incendies sont infiniment plus élevés dans les logements occupés par les personnes touchées par ce syndrome », explique le laboratoire Lavoué, expert en analyse de sinistres.

Et ce pour plusieurs raisons : les appareils électriques ensevelis, les ampoules en contact avec du papier ou les cendriers couverts créent des départs de feu, les déchets accumulés servent de combustibles et les pompiers ont des difficultés à accéder aux lieux.

Que faire face au syndrome de Diogène ?

Le syndrome est relativement courant. Selon le docteur Bernard Pradines, deux personnes sur 10 000 seraient touchées. En extrapolant de manière imprudente à toute la population de notre pays, on pourrait estimer le nombre de « Français Diogène » à plus de 13 000, écrivait-il dans nos colonnes en 2016.

Aujourd’hui, « même s’il n’existe pas d’étude statistique récente recensant le nombre de personnes souffrant de ce syndrome, il apparaît que le phénomène est présent, voire en augmentation, parallèlement au vieillissement de la population », à tel point que la Mairie de Paris votait à l’unanimité en juillet une délibération visant à mieux le prendre en charge.

Une prise en charge qui doit être multiple : médicale, mais aussi sociale. Forcer la personne à vider son logement ne sert à rien s’il n’y a pas d’accompagnement psychiatrique en parallèle. Pire, une telle intervention comporte des risques pour la santé mentale de la personne.

Aussi, il est recommandé aux particuliers qui pensent avoir repéré une personne souffrant du syndrome de Diogène dans leur entourage de le signaler aux services sociaux, au centre communal d’action sociale (CCAS) de la mairie par exemple, et éventuellement au médecin s’il s’agit d’un proche.

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