Soulèvements face aux violences dans le grand âge aussi

A l'instar des révoltes face aux enjeux climatiques et aux inactions qui vont coûter bien plus cher que l'investissement nécessaire, notamment sur la santé des personnes âgées particulièrement sensibles ;

A l'instar des colères qui s'expriment face aux violences extrêmes sur les plus jeunes, sur les élus de la République ;

Force est de constater que les personnes âgées, leurs proches, leurs familles aussi se révoltent.

Elles se mobilisent face aux abus, aux détournements de fonds publics, aux situations à risque de maltraitance qui se retournent contre toutes les parties prenantes : les personnes vulnérables, les proches aidants, les professionnels en première ligne.

Partout on voit des associations, des collectifs se fédérer pour porter la parole des plus fragiles, face aux abus, aux inerties, aux immobilismes, aux pressions, aux manques d'informations, d'accès aux droits ...

Des syndicats de retraités au collectif national autoproclamé de la vieillesse (CNAV) en passant par le collectif Je t'aide (organisateur de la journée nationale des aidants chaque 6 octobre), voir cette semaine la rencontre organisée à Roanne par le collectif Ehpad Familles 42 sur les maltraitances.

Face aux tarifs des services et établissements, savez-vous que 30 000 résidents d’Ehpad reçoivent une pension alimentaire de leurs descendants à hauteur de 270 euros par mois ?

Pour avoir accès aux aides techniques (cannes, déambulateurs, matelas anti-escarres, lit médicalisé), savez-vous que les ergothérapeutes peuvent désormais les prescrire ?

Face aux informations médicales parfois compliquées, savez-vous que désigner sa personne de confiance est un gage de soutien ?

Face aux risques d'isolement, de sentiment d'abandon, savez-vous que des plateformes d'écoute sont disponibles, accessibles gratuitement, 7 jours sur 7 ? La ligne de l'association Avec Nos Proches a vu son nombre d'appels exploser en 2022. Elle cherche des écoutants bénévoles.

Face aux pathologies épuisantes, aux handicaps sévères, aux fins de vie, aux refus de soin (d'obtempérer ?), il est dangereux de rester seul, démuni... au risque de prendre le pouvoir sur l'autre vulnérable.

A nous tous d'accepter le niveau de professionnalisme requis pour accompagner ces personnes. Sachant qu'un autre prendre soin est possible. Il exige des apprentissages, un engagement, une exigence de toutes les parties prenantes. Mais oui, vieillir debout, c'est possible.

Ils sont nombreux à relever le défi comme le montre mon ouvrage sur les labellisés Humanitude (comme le montre aussi ces villes bas carbone, ces labels "Territoire engagé pour la nature").

Soutenons-les, inspirons-nous de leur parcours, de leurs échecs et réussites. L'alliance, le dialogue, les repères éthiques primant sur toute violence.

Mais pour le grand âge aussi, les voyants sont au rouge : les urgences démographiques s'accélèrent, les tensions épuisent les ressources, les professionnels fuient des établissements et services aux pratiques opposées aux valeurs républicaines. Mais des pistes existent aussi. Elles demandent de l'action, un investissement.

"On ne dissout pas un soulèvement", estiment 40 personnalités soutiens des Soulèvements de la terre, malgré le décret récent.

Je pense aussi qu'on ne dissout pas un soulèvement citoyen, professionnel, d'intérêt général, non violent, pour une société pour tous les âges, debout, jusqu'au bout !