Bien vieillir (prendre soin de soi)
Solidarité : et si on passait à l’Heure civique ?
Le créateur de la Fête des voisins et de Voisins solidaires explique son nouveau projet
Face à un modèle social fragilisé, le créateur de la Fête des voisins Atanase Périfan imagine l’Heure civique en 2021. Un principe simple – donner une heure de son temps chaque mois pour des actions solidaires - qui rencontre un franc succès. Et a servi de base pour la « réserve territoriale citoyenne », lancée par la ministre des Collectivités territoriales Dominique Faure le 29 février.
« Nous avons la chance d’avoir un modèle social extraordinaire en France, mais il est aujourd’hui très fragilisé », regrette Atanase Périfan, en raison des contraintes financières croissantes et du vieillissement de la population qui s’accélère.
Pour le revitaliser, il s’appuie sur deux principes. D’abord, la complémentarité entre la famille (la solidarité naturelle), l’institution (les mairies, les départements, les associations…) et le voisinage (solidarité de proximité) pour soutenir le lien social.
Ensuite, l’envie des Français, un « gisement de solidarité inépuisable », mais qu’il faut savoir mobiliser.
« La générosité citoyenne constitue une énergie renouvelable à l’infini, mais qui n’est pas suffisamment exploitée par la puissance publique », pointe-t-il.
Mais de plus en plus de collectivités s’emparent de l’Heure civique. Le principe est simple : les citoyens qui souhaitent s’engager s’inscrivent sur le site, et sont alors recontactés pour une visio de prise de contact ; ou s'enregistrent directement auprès de leur mairie si elle est partenaire.
Si la collectivité n’est pas encore inscrite dans le dispositif, l’Heure civique organise un rendez-vous avec le maire et les volontaires, pour leur en présenter les principes. Car c’est aux mairies de jouer les intermédiaires, de mettre en relation les volontaires et les bénéficiaires, pour des actions collectives ou interpersonnelles.
Et si la mairie ne souhaite pas se lancer, c’est l’Heure civique qui se charge de contacter l’Ehpad, le collège ou le lycée pour voir qui aurait besoin d’un coup de main.
Un travail de titan, mais « si on ne se retrousse pas les manches, il ne se passe rien », souligne Atanase Périfan, qui a déjà réussi à mobiliser 150 communes et 15 000 volontaires à force d’énergie et d’enthousiasme. Des volontaires qui interviennent notamment auprès des plus âgés
Il ne s’agit pas de remplacer les professionnels bien sûr, mais de faire tout ce qu’ils ne font pas : changer une ampoule chez une personne âgée, prendre le temps de discuter ou aller lui chercher le journal. « Si nous n’avons pas le renfort des citoyens, notre modèle social auprès des personnes âgées ne tient pas », estime Atanase Périfan, qui doit prochainement rencontrer la ministre en charge des personnes âgées et handicapées.
En attendant, de nouvelles mairies, de nouveaux citoyens embarquent chaque jour dans l’aventure. Et depuis trois ou quatre mois, des collèges et des lycées : ils sont une dizaine aujourd’hui à être entrés dans l’opération.
Un effet boule de neige qu’Atanase Périfan espère bien voir se démultiplier, jusqu’à mobiliser cinq millions de Français d’ici à 10 ans.
À noter : l’Heure civique organise régulièrement des réunions en visioconférence ouvertes à toute personne intéressées. Prochaines rendez-vous, le mercredi 17 avril à 18h30.
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