Bien vieillir (prendre soin de soi)
Saint-Valentin : la vie amoureuse des personnes âgées encore taboue ?
La Saint-Valentin est la fête des amoureux. De tous les amoureux. Et si les mœurs évoluent, selon une étude OpinionWay, la question de la sexualité des plus âgés reste encore taboue chez les plus jeunes. En ce 14 février, voici quelques conseils culturels pour aider à considérer la vieillesse autrement.
Selon le sociologue Ronan Chastellier, interrogé pour cette étude, “la jeunesse juge davantage les personnes âgées et ne souhaite pas leur autoriser une deuxième vie amoureuse ou un amour sur le tard”.
En effet, cette enquête menée par OpinionWay pour le groupe d'Ehpad Medichrame révèle que 51 % des 18-24 ans auraient une réaction négative si on leur annonçait que leur grand-père ou leur grand-mère avait un nouveau conjoint.
Pour 43 % des Français, les relations amoureuses et charnelles entre personnes âgées sont un tabou qui choque dans notre société.
Comment changer le regard sur la vieillesse ?
Un constat partagé par Francis Carrier, qui considère qu’il y a “encore un grand tabou sur ces sujets, qui sont pourtant essentiels pour le bien-être et le respect de l’identité et de l’intégrité de toutes les personnes”.
Pour tenter de faire évoluer les mentalités, le président et fondateur de l'association GreyPride milite pour le respect de la diversité, de l’identité des personnes âgées et lutte contre toutes les formes d’âgisme.
En ce sens, Francis Carrier nous présentait il y a quelques semaines, le label "GreyPride Bienvenue", mis en place pour permettre une meilleure acceptation des relations affectives et de la sexualité des personnes âgées en maison de retraite.
A l’aube de l’élection présidentielle, l’association des directeurs de maison de retraite AD-PA a décidé d’interpeller les candidats à travers une quarantaine de propositions en faveur d’une meilleure considération de la citoyenneté des personnes âgées.
44 propositions pour combattre l’âgisme et notamment (proposition 17) pour affirmer le droit à la sexualité.
“La répression de la sexualité de certaines catégories d’êtres humains est souvent le signe d’une discrimination” rappelle l’association.
La culture à la rescousse
Signe, peut-être, que les tabous sont en passe d’être levés, depuis quelques mois de plus en plus d’œuvres culturelles intègrent pleinement la vie amoureuse de personnes âgées dans leur intrigue.
C’est le cas notamment de la BD L'amour n'a pas d'âge qui raconte la naissance d’une idylle entre deux habitants d’une maison de retraite.
Ce récit touchant de l’auteur et dessinateur belge Thibaut Lambert est largement inspiré de faits réels et permet, à travers cette relation entre deux octogénaires, de se rendre compte que l’âge importe peu lorsqu’il s’agit d’amour.
Casser les tabous, c’est aussi la volonté de Marie de Hennezel qui, dans son livre Sex & Sixty constitué à partir de témoignages, aborde frontalement la question de la sexualité des plus âgés.
Bernard Pivot a lui choisi de raconter sa propre expérience pour évoquer sans complaisance la sexualité d’un homme de 82 ans dans …Mais la vie continue.
Au cinéma, Rose sorti en fin d’année dernière a choisi d’affronter les stéréotypes âgistes avec humour et délicatesse pour affirmer que le désir n’a pas d’âge.
La ménopause, le vieillissement du corps, la sexualité… le film d’Aurélie Saada met un coup de projecteur sur les questionnements d’une femme de 78 ans qui veut continuer à avoir une vie amoureuse.