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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Sécurité routière : les seniors causent moins d’accidents mortels, mais sont plus souvent victimes de la route

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 28/04/2025

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Ce n’est pas la première, mais la nouvelle proposition de loi visant à instaurer un examen médical obligatoire pour les conducteurs âgés a des chances d’aboutir puisqu’une directive européenne en ce sens doit être publiée. Pourtant, les seniors sont responsables d’une minorité d’accidents mortels, et sont bien plus souvent des victimes de la route, montre une étude récente.

Le Gérontopôle des Pays de la Loire s’est intéressé à l’accidentalité et aux risques routiers des plus de 75 ans dans sa région.

L’étude menée en 2022 et 2023 livre plusieurs enseignements. D’abord, elle montre que « le nombre de personnes tuées en fonction de l’âge du responsable présumé décroît avec l’âge ». En clair, les conducteurs âgés causent bien moins d’accidents mortels que les autres : les 85 ans et plus sont responsables d’environ 9 fois moins de morts sur la route que les 15-24 ans, et 3 fois moins pour les 75 ans et plus.

Nombre de personnes tuées lors d’accidents en fonction de l’âge du responsable présumé dans les Pays de la Loire entre 2010 et 2019 – Gérontopôle Pays de la Loire

« A population équivalente ou en valeur absolue, les personnes de 75 ans ou plus ne représentent pas un risque plus important que la moyenne », commente le Gérontopôle. Le risque augmente cependant quand les conducteurs âgés effectuent de nombreux trajets : alors, le risque qu’un senior soit à l’origine d’un accident mortel est plus élevé que la moyenne, bien qu’il demeure moins important que pour un jeune conducteur.

Un chiffre qui s’explique par le fait que de nombreux seniors s’arrêtent eux-mêmes de conduire (ou réduisent leurs déplacements en voiture) quand ils ne s’en sentent plus capables.

Les plus de 75 ans sont par ailleurs plus vulnérables avec un taux de mortalité sur la route plus élevé que les autres tranches d’âge. Et ce quel que soit le mode de déplacement.

On compte ainsi 46 automobilistes de plus de 75 ans morts sur la route pour 100 000 habitants entre 2010 et 2019, contre 32,8 moins de 75 ans, et 6,4 cyclistes âgés pour 100 000 habitants contre 2,6 pour les plus jeunes.

La surmortalité étant particulièrement élevée pour les personnes qui se déplacent à pied, puisque 28,4 piétons de plus de 75 ans sont morts pour 100 000 habitants, contre 4,2 chez les moins de 75 ans.

Nombre de personnes tuées pour 100 000 habitants selon l’âge et le mode entre 2010 et 2019 dans les Pays de la Loire – Gérontopôle Pays de la Loire

Des constats « valables également à l’échelle nationale », pointent les auteurs de l’étude.

Au vu de ces résultats, le Gérontopôle formule plusieurs propositions pour appuyer les stratégies de prudence des seniors, faciliter voire susciter le changement de mode de transport en anticipation de la fin de la conduite, mais aussi améliorer les conditions de marche dans l’espace public.

Il propose notamment d’adapter les espaces publics (trottoirs larges, plats, sans obstacles, parcours piétons, bancs plus nombreux…), d’intensifier le rôle de la police sur les infractions pour stationnements gênants et envers certains comportements à trottinette et à vélo sur les trottoirs, et de changer le regard sur les aides techniques (cannes, déambulateurs…) pour diffuser leur usage.


Rappelons qu’il existe aussi des solutions pour continuer de sortir chez soi en évitant les dangers, et notamment d’être accompagné lors de ses déplacements grâce au service Sortir plus de l’Agirc-Arrco ou les bénévoles de Paris en compagnie.

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