Connaître vos droits
Rien pour les vieux sans les vieux : carton plein pour la première édition du contre salon des vieilles et des vieux
Avec près de 2000 participants, le Contre salon des vieilles et des vieux a fait le plein le week-end dernier à Paris. Porté par le Conseil national autoproclamé de la vieillesse (Cnav), il a démontré l'envie des vieilles personnes de s'occuper de ce qui les regarde : le type d'habitat, de chez soi, la santé, les droits, la sexualité, la mort. Un bel élan collectif qui a pour ambition de peser dans les décisions politiques, alors que s’ouvrent à nouveau les débats sur la proposition de loi bien vieillir. Retour sur l’événement.
« Rien pour les vieux sans les vieux », tel est le leitmotiv du Cnav, à l’origine de la manifestation.
« Nous voulons faire monter la parole des plus âgés, qu’on arrête de parler en leur nom », nous expliquait l’un de ses fondateurs Francis Carrier en 2021, lors de la création du collectif, qui compte aujourd’hui plus de 2000 membres.
Mission accomplie avec ce premier événement d’envergure, qui a rassemblé de nombreux participants âgés, venus découvrir les associations, les structures qui portent la parole et défendent les droits des vieux comme GreyPride, Les potes âgés de Rosa Bonheur, les coopératives d’habitants (Boboyaka, Chamarel et Chabada), Old Up, Or gris, la CFDT Retraités, 60 millions de piétons, Vif - Vieux, inégaux et fous, ou encore la plateforme Vip (Vieillissement et précarité), sans oublier agevillage.com et le label Humanitude, premier label de bientraitance des Ehpad et services aux domiciles.
De quoi s’armer pour s’autodéterminer et déconstruire les idées reçues.
Les visiteurs du contre salon ont aussi pu prendre part à de nombreux ateliers et conférences, débats et discussions sur vieillir chez soi, l’Ehpad de demain, l’Ehpad citoyen, l’expérience de vieillir, l’accès aux droits quand on est vieille ou vieux…, emmenés par Marie de Hennezel, Laure Adler, Eric Favereau, Ariane Mnouchkine ou par des élus engagés sur le vieillir comme Jérôme Guedj.
Invitée du premier soir, l’autrice Annie Ernaux, prix Nobel de littérature, a rappelé la dimension politique du vieillissement : « Je veux réussir de vieillir, réussir ma vieillesse. Et ce n'est possible que par le collectif, par le social ».
Maintenant, quelles suites donner à cette réussite ?
Depuis sa création, le Cnav milite pour la création d’une instance qui porte la parole des vieux auprès du gouvernement, à l’image du Conseil national consultatif des personnes en situation de handicap (CNCPH).
Une proposition absente de la stratégie interministérielle Bien vieillir dévoilée par Aurore Bergé vendredi.
Devant l'engouement pour ces espaces de dialogues, de réflexion, de coconstruction sur le vieillir, sur le sens de l'âge, les fondateurs du collectif ont annoncé une mise en ligne dans les semaines à venir de l'ensemble des ateliers et débats. Ils viendront nourrir les Cnav en région, dans les villes, dans les villages.
Certains envisagent des opérations coup de poing, militantes (manifestations, sit-in) face à des projets jugés aberrants comme ces « Ehpad usines ».
La docteure Véronique Fournier appelle à poursuivre la réflexion vers la mise au point d'une plateforme politique du Cnav, craignant par-dessus tout la récupération politique du mouvement engagé.
Rendez-vous est pris à Bordeaux pour le prochain Contre salon des vieilles et des vieux dont la date n'est pas encore fixée.
En savoir plus sur le site internet du Cnav : cnav-demain.fr
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