Connaître vos droits
Rétrospective : que retenir de 2024 ?
Quand on regarde en arrière, en dépit de l’instabilité politique, malgré les catastrophes liées au changement climatique, 2024 a tout de même offert quelques beaux moments, de bonnes nouvelles et des avancées en matière de droits. Retour sur l’année écoulée, sans angélisme, mais en gardant une pointe d’optimisme.
Des progrès en matière d’accès aux droits et d’aides…
Certes, 2024 n’aura pas vu de projet de loi de programmation pour le grand âge – pourtant prévu par la loi bien vieillir d’avril, mais tout au long de l’année, de nouveaux droits, de nouvelles aides se sont ajoutées pour faciliter le quotidien des âgés et des aidants.
L’aide à l’adaptation du logement Ma Prime Adapt’ est arrivée en janvier, de même que les deux heures de convivialité par semaine accordées à certains bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa).
Une aide qui devient plus accessible, grâce au dossier unique, national de demande, accessible en ligne.
En avril, la loi Bien vieillir ouvre de nouveaux droits, notamment celui d’emménager en Ehpad avec son animal de compagnie. Une mesure sur laquelle la Ville de Paris a pris de l’avance, puisque les services de la Mairie ont élaboré une charte pour que la cohabitation se passe au mieux.
La loi Bien vieillir assouplit aussi les règles en matière d’obligation alimentaire : désormais, les petits-enfants en sont systématiquement dispensés si elle découle d'une demande d'aide sociale à l'hébergement en Ehpad. De même, les enfants dont le parent a été « condamné comme auteur, co-auteur ou complice d'un crime ou d'une agression sexuelle commis sur la personne de l'autre parent » ne sont plus contraints de lui verser l’aide.
D’autres textes viennent repréciser les droits et devoirs de chacun : qui peut installer une caméra dans une chambre d’Ehpad ? A quelles conditions peut-on pratiquer la cohabitation intergénérationnelle ? Quelles sont les missions exactes d’un service de téléassistance ?
Pour faciliter l’exercice de la citoyenneté où que l'on vive, il devient aussi possible en 2024 d’établir une procuration pour aller voter de manière dématérialisée.
Les droits des aidants progressent aussi : le droit à l’allocation journalière de proche aidant devient rechargeable, et le baluchonnage/relayage à domicile est pérennisé.
Mais malgré ces avancées, beaucoup reste à faire. D’une part parce qu’un aidant sur trois s’ignore, avec des conséquences sur l’accès aux aides et aux droits. Mais aussi car les droits des résidents restent encore très limités en Ehpad, comme le montre une enquête publiée en septembre.
… mais aussi côté santé
Une bonne nouvelle pour démarrer 2024, qui se confirme en fin d’année : l’espérance de vie sans incapacités continue de progresser… mais qui traduit aussi une stagnation de l’espérance de vie globale, explique Jean-Marie Robine, directeur émérite à l’Inserm.
Du côté des maladies neurodégénératives, bonne nouvelle aussi pour les malades d’Alzheimer, puisque le Leqembi, un traitement qui permet de ralentir de 30 % le déclin cognitif en début de maladie, est enfin autorisé dans l’Union européenne.
L’Association des aidants et des malades à corps de Lewy crée quant à elle la première journée mondiale de la maladie, en lien avec d’autres associations internationales. L’occasion de dévoiler son plaidoyer pour rendre visible une pathologie qui concerne 200 000 malades en France, ce qui en fait la deuxième maladie neurocognitive après la maladie d’Alzheimer.
Et continue d’étoffer son offre tout au long de l’année en lançant un réseau d’entraide et des ateliers pour les malades, qui s’appuient sur les principes de l’éducation thérapeutique du patient.
Encore une bonne nouvelle en fin d’année puisque le vaccin contre le zona sera désormais remboursé : de quoi mieux lutter contre cette maladie très fréquente après 80 ans, et qui peut s’avérer particulièrement douloureuse.
Ehpad : une crise qui perdure
Du côté des Ehpad, la situation ne s’améliore guère en 2024. Heurtés de plein fouet par la crise financière, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes affichent quasiment tous des déficits en fin d’année. Les résidences autonomie ne sont pas non plus épargnées.
A ces difficultés budgétaires s’ajoute une crise de confiance, née de la crise sanitaire et du scandale Orpea. Le risque de maltraitance est dans tous les esprits, même si les pouvoirs publics mettent en place des outils et une stratégie nationale pour endiguer ce fléau.
Comment, dès lors, choisir un nouveau lieu de vie lorsqu’il n’est plus possible de rester à domicile ? Le prix n’est en aucun cas un indicateur, rappelle l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) dans une étude parue en fin d’année.
Parmi les pistes, visiter, se renseigner, échanger avec le conseil de la vie sociale, l’instance qui fait vivre la citoyenneté au sein des Ehpad, ou encore s’intéresser aux labels, comme le label Humanitude, obtenu par six nouveaux établissements en 2024.
Des initiatives pour et par les âgés
Car malgré les lourdes contraintes qui pèsent sur eux, certains Ehpad se bougent, innovent, se mobilisent pour proposer un accompagnement de qualité aux plus âgés.
Et ils ne sont pas les seuls. Malgré l’inertie politique, les particuliers, la société s’engagent pour soutenir les seniors et les aidants, leur faciliter le quotidien et leur donner la parole. Difficiles de citer toutes les initiatives tant elles sont nombreuses.
Qu’il s’agisse de concours de poésie pour favoriser la créativité ou l’expression, de territoires qui s’adaptent à tous les âges, de préserver l’estime de soi des plus âgés, de leur faciliter l’accès aux soins ou encore de leur donner la parole en lançant leur propre chaîne de télévision, la rédaction d’agevillage a eu à cœur de les mettre en lumière au fil des mois.
Mais également d’ajouter sa pierre à l’édifice en vous proposant des nouveaux rendez-vous : la cuisine des aidants, des recettes faciles et adaptées en partenariat avec Nutri-Culture ; de courtes sessions d’activité physique à réaliser à la maison avec Siel Bleu ou encore la collection Lettres à, des lettres d’anciens jeunes à de futurs vieux », qu’agevillage republie au fil des mois.
Champions de l’engagement pour une année olympique
Année olympique oblige, nombre d'initiatives ont mis le sport à l’honneur en 2024.
En mars, 230 personnes âgées se retrouvaient ainsi au Stade de France, à Saint-Denis, pour une grande rencontre sportive en présence du champion olympique de boxe Brahim Asloum, de la joueuse du XV de France Coumba Diallo ou encore de la championne européenne d’escrime Margaux Rifkiss.
Durant l’été, des centaines de seniors participaient à leurs propres olympiades, qu’ils vivent à domicile ou en Ehpad.
En octobre, un premier dojo solidaire était inauguré au cœur de la maison de retraite publique Galignani, à Corbeil-Essonnes (91). Côté eSport, c’est une équipe 100 % féminine qui remportait le Trophée des seniors 2024.
Car contrairement aux a priori, les plus âgés ne sont pas les derniers pour se bouger : 80 % des plus de 60 ans déclarent ainsi pratiquer « régulièrement » une activité physique.
Et ce jusqu’à un très grand âge. D’ailleurs, des nonagénaires, et même des centenaires se sont relayés pour porter la flamme olympique jusqu’à Paris.
Mais l’effet jeux olympiques/paralympiques perdurera-t-il ? Va-t-il nous inspirer pour enfin construire une société pour tous les âges ? Nous aurions tous à y gagner…
En attendant de voir naître une France véritablement inclusive, la rédaction d’agevillage continuera en 2025 à vous informer sur vos droits, à relayer les initiatives inspirantes et à soutenir les âgés et les aidants.
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