Comprendre les fragilités
Grand âge : quand l’Etat reconnaît la place du privé commercial
Pour aider, soigner, accueillir, la France a fait le choix d'ouvrir le secteur du grand âge aux acteurs économiques privés commerciaux.
Pour des questions de capacités d'investissements (quand il faut mettre aux normes, ne plus proposer de chambres à deux lits et plus), pour des questions de réactivité, de prises d'initiatives…
Si tous les acteurs sont soumis aux mêmes normes et règles de financements, certains acteurs politiques refusent cette ouverture au regard des risques de course au profit à tout prix. Le département des Landes par exemple a refusé les autorisations de structures privées commerciales à ce jour.
Mais sur le tout le territoire, les acteurs privés commerciaux sont bien présents et le gouvernement le sait, au point sur la ministre Aurore Bergé est venue à leur rencontre.
Elle était présente au salon des services à la personne alors que pour la première fois le nombre d'heures d'aide à domicile réalisées par des structures privées commerciales dépassait celles des services associatifs. Chaque particulier employeur est un aussi acteur privé qui se voit doté d'une nouvelle plateforme France Emploi Domicile
Si les résidences autonomie qui accueillent des personnes plutôt autonomes sont à caractère public (gérées par des municipalités, des associations, des bailleurs sociaux), les résidences services seniors sont toutes de statut privé commercial. Les habitats collectifs intermédiaires, inclusifs, partagés, accompagnés sont souvent portés par des coopératives d'habitants, des associations dédiées ou des sociétés immobilières (Sci…). Les accueillants familiaux sont employés par la/les personnes accueillies et agréés par le département.
Du côté des Ehpad (établissements pour personnes âgées dépendantes), la moitié est de statut public, un quart associatif, mutualiste, un quart est piloté par des entreprises, des groupes internationaux. Tous subissent les tensions dans les modes de financement votés par l'Etat, l'explosion des coûts liés à l'inflation, la désaffection des professionnels suite à la crise sanitaire, mais aussi aux scandales : après Orpea en 2022, le groupe Bridge et Emera en 2023. Aurore Bergé est intervenue le 7 décembre à la dernière Assemblée Générale du Synerpa (Syndicat des acteurs privés à domicile et en établissement) où elle a salué leur engagement.
On le voit : les acteurs privés commerciaux sont installés dans le paysage et aucune restructuration d'envergure n'est en vue. D'ailleurs qui connaît le statut du service à domicile, de la résidence, de l'Ehpad qu'il a choisi ? Ce que l'on cherche, c'est une réponse adaptée aux besoins, à un coût accessible (voir cette étude sur le coût du vieillir qui continue d'augmenter).
Il est rare qu'on choisisse un service ou un établissement pour son statut et l'Etat n'a pas mis en œuvre de moyens permettant de les différencier qualitativement. Seuls quelques labels habitats, Ehpad, domicile ont vu le jour comme le label de bientraitance Humanitude dont nous sommes partenaires.
Quand la santé décline, quand les besoins d'aides grandissent, on recherche des solutions pour maintenir le lien malgré tout. Cette semaine, la rédaction vous propose quelques pistes pour cultiver la communication en continu, en tête-à-tête, malgré tout, partout, en établissement d'accueil.
Alors que les fêtes approchent, nous vous invitons à vous mobiliser individuellement et collectivement pour lutter contre l'isolement des plus âgés. D'autant que pour conserver les liens et les repères, une étude montre que la majorité des Français veut rester là où elle vit après la retraite.
Cette semaine, nous vous informons aussi sur le mode d'emploi pour déclencher une retraite anticipée pour invalidité, pour inaptitude. Nous vous invitons à revoir et réentendre des documentaires et podcast qui éclairent sur les enjeux de l'avancée en âge.
Alors vers quels types de services allez-vous vous tourner ?