Bien vieillir (prendre soin de soi)
Proposition de loi, stratégie interministérielle : le gouvernement se saisit enfin des enjeux du grand âge
Entre la présentation par la ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé d’une ambitieuse feuille de route interministérielle vendredi et la reprise de l’examen de la proposition de loi Bien vieillir ce lundi à l’Assemblée nationale, l’actualité politique est particulièrement riche cette semaine en matière d’accompagnement du grand âge. Mais au-delà des annonces, que contiennent réellement ces textes ?
L’ambition est claire : « je le rappelle, nous vieillirons tous. Il est de notre responsabilité collective de changer nos comportements, de nous adapter et de rendre notre société plus inclusive pour l’avancée en âge », affirmait Aurore Bergé vendredi.
Afin d’« apporter des réponses concrètes aux préoccupations quotidiennes de [ses] concitoyens », la ministre a mobilisé pas moins de 18 de ses consœurs et confrères pour élaborer une stratégie interministérielle du « bien vieillir ». Autour de la santé, mais aussi de la culture, du numérique, du logement ou encore la ville.
Une stratégie organisée selon quatre axes :
- prendre en compte de nouveaux besoins et reconnaître la place des seniors
- donner le choix de vieillir où l’on souhaite
- accompagner les solidarités entre générations
- garantir les droits et la participation des citoyens âgés
Mais dans les faits ?
Certaines mesures sont déjà prévues de longue date (comme les deux heures de convivialité pour les bénéficiaires de l’Apa, qui datent de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, ou le lancement de Ma Prime Adapt’ en 2024), voire en retard, comme la mise en accessibilité des établissements recevant du public.
D’autres sont des mesures nouvelles, qui figurent pour certaines dans la proposition de loi Bien vieillir. La carte professionnelle pour les aides à domicile, le développement des habitats inclusifs, l’élaboration d’un cahier des charges national des repas en Ehpad ou la création d’un dispositif de recueil des situations de maltraitance en font partie.
Parmi les avancées notables, la ministre a annoncé vouloir sortir de « la logique de la tarification à l’heure » pour l’aide à domicile. Un changement de paradigme qui permettrait d’améliorer tant la qualité de l’accompagnement que les conditions de travail des professionnelles.
Mais aussi travailler avec les fédérations professionnelles du secteur grand âge pour parvenir à recruter 50 000 professionnels d’Ehpad à horizon 2030 et créer une délégation interministérielle aux métiers du social, du médico-social et du soin, dans l’optique de travailler sur les conditions de travail et l’attractivité du secteur.
Parmi les mesures complémentaires figurant dans la proposition de loi Bien vieillir, la suppression de l’obligation alimentaire pour les petits-enfants et l’inscription du droit de visite en Ehpad dans la loi, demandée dans son rapport par Laurent Frémont.
Aurore Bergé s’est par ailleurs engagée à « faire aboutir » une loi de programmation du grand âge, détaillant les objectifs à atteindre, leur calendrier et les moyens associés.
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