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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Près d’un senior sur deux veut prendre moins de médicaments

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 17/06/2024

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La iatrogénie médicamenteuse, c’est-à-dire les conséquences négatives d’un traitement médicamenteux, causerait plus de 200 000 hospitalisations et une dizaine de milliers de décès prématurés par an en France. Les personnes âgées, qui prennent plus de médicaments que les autres tranches d’âge, sont particulièrement à risques. Conseils pour se prémunir des effets néfastes des médicaments.

Tout un chacun peut être victime d’un accident lié aux médicaments. Mais les plus âgés sont plus concernés que les autres.

Les pathologies iatrogéniques représenteraient ainsi entre 5 et 10 % des motifs d’hospitalisation après 65 ans et plus de 20 % d’entre eux après 80 ans.

D’abord, parce qu’on consomme plus de médicaments quand on vieillit. Les chiffres diffèrent selon les sources, mais ils donnent tous le vertige. La Haute autorité de santé indique par exemple que plus de 10 % des personnes âgées de 75 ans ou plus en France prennent quotidiennement entre 8 et 10 médicaments.

Mais aussi parce que l’organisme fonctionne moins bien avec l’âge : certaines fonctions du corps se modifient, comme l’élimination via les reins ou le foie.

Dans une campagne lancée début juin, les entreprises du médicament (Leem) appellent donc les seniors à mieux prendre leurs traitements, et voir avec leur médecin ou leur pharmacien s’il est possible d’en réduire le nombre.

Un objectif partagé avec de nombreuses personnes âgées : 44 % des 65 ans et plus aimeraient diminuer leur consommation médicamenteuse. S’ils en prennent plus de cinq par jour, ils sont encore plus nombreux : 73 % affirment vouloir la réduire, d’après une enquête menée par le Leem.

Reste qu’il peut être dangereux d’arrêter un traitement de son propre chef. Il est donc essentiel de faire le point avec son médecin traitant.

Les personnes âgées de plus de 65 ans, atteintes d’une ou plusieurs pathologies chroniques, et à qui on a prescrit au moins cinq molécules ou principes actifs prescrits pour une durée supérieure ou égale à 6 mois peuvent quant à elles demander un bilan partagé de médication à leur pharmacien.

Le professionnel va analyser leurs ordonnances pour détecter les interactions potentielles, vérifier le bon usage des traitements, consulter, si le patient est d’accord, ses proches et ses aidants et transmettre ses conclusions au patient et à son médecin traitant.

Les syndicats de médecins et l’Assurance maladie se sont aussi mis d’accord pour créer un nouveau type de consultation longue, destinée aux patients de plus de 80 ans, et notamment ceux qui prennent 10 traitements ou plus par jour. Mais elle ne devrait pas être mise en place avant 2026.

En attendant, il existe des recommandations pour un bon usage des médicaments :

  • respecter la posologie et les conditions de prise (horaires, durée du traitement…) ;
  • ne pas écraser les comprimés ou ouvrir les gélules sans l’aval du médecin ou du pharmacien ;
  • faire part à chaque consultation des traitements et compléments alimentaires déjà pris ;
  • informer également le médecin des changements intervenus dans sa vie depuis la dernière consultation, ils peuvent avoir un impact sur les traitements ;
  • ne jamais interrompre, diminuer ou espacer un traitement sans un avis médical ;
  • avertir le médecin ou le pharmacien en cas d’effet indésirable ;
  • conserver les médicaments dans leurs boîtes ainsi que les ordonnances ;
  • demander au pharmacien d’inscrire le nom qui figure sur l’ordonnance sur la boîte du médicament, en cas de remplacement par un générique ;
  • si besoin, faire préparer le pilulier par le pharmacien.
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