Trouver son lieu de vie
Portraits : qui habite en résidence pour seniors ? Des octogénaires plutôt autonomes
Entre le domicile historique et l'établissement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) où des soignants sont salariés, il existe une constellation de solutions d'habitats inclusifs, adaptés, accompagnés, des colocations avec des services collectifs plus ou moins à la carte pour des personnes plutôt autonomes… quoique. Zoom sur les habitants des résidences autonomie à caractère social et les résidences services seniors privées commerciales… qui traversent aussi la crise financière.
Viens chez moi, j’habite en résidence autonomie
Depuis le 1er janvier 2016 (loi d’adaptation de la société au vieillissement, ASV), les logements-foyers sont appelés « résidences autonomie » avec un renforcement de leur rôle dans la prévention de la perte d’autonomie.
Ouvertes aux personnes autonomes de 60 ans et plus (seules ou en couple), les résidences autonomie leur louent un appartement (T1, T2, T3) avec des services collectifs à la carte (restaurant, téléalarme) sans services médial interne. Les habitants dont la perte d'autonomie relève des Gir 6, 5, 4, 3 en moyenne, ont recours aux services extérieurs (aide à domicile, infirmiers…). Les locataires ayant besoin d'aide ont plutôt des difficultés physiques que cognitives. La présence du personnel, l'accessibilité de logements, les loyers modérés attirent des retraités isolés, dont le domicile historique devient trop lourd à porter.
C'est aussi le moyen de se rapprocher de ses enfants et petits-enfants.
Dans ces résidences autonomie à caractère social, le loyer moyen s'élève à 643 euros pour un studio, 787 euros pour un deux-pièces. Le résident peut bénéficier de l’aide personnalisée au logement (APL), de l’Apa si le Gir est de 4 ou moins, ou de l'aide sociale à l'hébergement (ASH). Les locataires y séjournent en moyenne cinq ans et quatre mois.
La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) répertorie les 2 260 résidences autonomie en France et leurs tarifs sur le portail pour-les-personnes-agees.gouv.f.
67 % sont des établissements publics (gérés par les CCAS : centres communaux d'action sociale) et 29 % par des associations (Arpavie).
Les résidences services seniors : une prestation plus haut de gamme
Les résidences services seniors relèvent du logement libre. Des promoteurs, investisseurs immobiliers, concèdent la gestion de leur immeuble à des professionnels qui ensuite louent les logements libres à meubler.
On dénombre en 2022 972 résidences services seniors, sans qu'il n'y ait d'annuaire national comme pour les résidences autonomie.
Le modèle des résidences services seniors en copropriété cède le pas sur un modèle 100 % locatif avec des services à la carte.
Chez le leader Domitys (racheté en 2021 par AG2R La Mondiale), la moyenne d'âge des résidents est de 86 ans (82 ans à l'entrée). 60 % sont des femmes seules, 20 % des couples, la durée moyenne de séjour est de 6 mois.
Ces logements s'adressent aux retraités les plus aisés : le loyer moyen avec les charges collectives s'élève à 2 320 euros/mois avec une vingtaine de salariés permettant une présence 24h sur 24, 7 jours sur 7 (accueil, ménage, entretien, restauration, animations, activités…)
Les gestionnaires ont créé un label "Viseha" qui exige de respecter les engagements. Chez Domitys, environ 95 % des résidences sont certifiées et le reste s'y oblige 6 mois après leur ouverture.
Ces résidences subissent la crise financière et leurs habitants aussi
Après la crise covid, après le scandale Orpea dans les Ehpad, force est de constater que ces résidences manquent encore d'attractivité.
Les gestionnaires ont du mal à répercuter sur les loyers l'inflation des coûts de l'énergie, de l'alimentation, sans oublier le retournement du marché immobilier, des taux d'intérêt.
Certains gestionnaires sont en difficulté jusqu'à fermer.
Comme à Pont-Aven en septembre dernier, où les habitants de plus de 86 ans ont dû se reloger, certains chez Domitys.
Depuis le 5 décembre dernier, le groupe Réside Etude (Les Girandières) a annoncé qu'il entrait en procédure de sauvegarde pour plusieurs de ses résidences.
Vigilance donc.
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