Comprendre les fragilités
Parkinson : halte aux idées reçues !
Les principaux symptômes de la maladie sont encore peu connus
Toujours dans l’optique de faire la lumière sur « la plus méconnue des maladies connues », France Parkinson fait la chasse aux idées reçues, notamment sur les symptômes de la maladie. Des symptômes visibles, et pourtant ignorés d’une majorité de Français.
Non, la maladie de Parkinson ne se résume pas aux tremblements. Pourtant, 78 % des Français estiment que ce symptôme compte parmi les plus fréquents… quand bien même un malade sur trois ne tremble pas*.
Des tremblements qui par ailleurs n’entravent pas la mobilité ni les gestes des personnes concernées, puisqu’ils surviennent au repos.
Des symptômes moteurs particulièrement invalidants
Alors, quels sont les symptômes les plus fréquents, et les plus difficiles à vivre au quotidien ?
D’abord, l’akinésie, qui touche 90 % des malades. Akinésie signifie « absence de mouvement ».
Concrètement, les malades éprouvent d’importantes difficultés à initier leurs mouvements : ils sont très ralentis, la marche est traînante, à petits pas…
« C’est aussi une perte des gestes automatiques », ajoute le docteur Christine Brefel-Courbon, neurologue au CHU de Toulouse et membre du comité scientifique de l’association. « Elle peut se traduire par une hypomimie, c’est-à-dire un manque d’expression du visage, qui est comme figé. Ce qui est très difficile à vivre pour le malade, qui ne se reconnaît plus dans le miroir, comme pour son entourage ».
Les sensations de raideur constituent le deuxième symptôme le plus répandu. Présentes chez 85 % des malades, ces raideurs touchent principalement les muscles fléchisseurs : la posture est penchée, l’apparence des malades se modifie, et les raideurs peuvent entraîner des douleurs.
Connaître ces symptômes, c'est aussi consulter rapidement s'ils apparaissent, et améliorer les chances de diagnostic et donc de traitement précoce.
Mais aussi d’autres manifestations de la maladie
Ces symptômes moteurs, pourtant visibles, sont ignorés par la plupart des gens, regrette Christine Brefel-Courbon.
Mais d’autres manifestations moins visibles existent, et sont tout aussi perturbantes. Il s’agit :
- d’une forte fatigue, qui arrive généralement en tout début de maladie puis persiste ;
- de douleurs, chez 60 à 80 % des patients. Souvent associées à la fatigue, elles surviennent elles aussi en début de maladie et peuvent s’aggraver ensuite ;
- de troubles du sommeil : insomnies, ou sommeil très agité. Les malades « vivent leurs rêves », font de grands gestes en dormant, ce qui peut conduire les conjoints à faire chambre à part ;
- des impatiences, ou syndrome des jambes sans repos, qui touchent deux fois plus les malades de Parkinson que le reste de la population.
En revanche, contrairement à ce que pensent 40 % des personnes interrogées, les malades de Parkinson ne souffrent pas de troubles de la mémoire. Des troubles de la concentration, de l’attention et de l’organisation peuvent cependant les affecter.
*Source : sondage Opinion Way pour France Parkinson