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Comprendre les fragilités

Obsèques : pour les Français, il est avant tout essentiel d’être ensemble

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 28/10/2024

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Cérémonie personnalisée, cercueils de couleur, « cafés mortels » : la mort change, ou plutôt notre façon de vivre la fin de vie et le deuil. Mais malgré ces évolutions, un besoin perdure : celui d’y associer des rites spécifiques, d’être ensemble, et d’entretenir la mémoire des disparus.

Les différentes enquêtes publiées à l’occasion de la Toussaint sont unanimes : l’importance accordée aux obsèques perdure, voire se renforce.

Notamment parce qu’en raison du vieillissement de la population, le nombre d’obsèques augmente mécaniquement.

Avec, depuis la pandémie de covid-19, un besoin accru d’être ensemble. Ainsi, pour 21 % des personnes interrogées dans le cadre du sixième baromètre de la Chambre syndicale nationale de l’art funéraire (CSNAF), il est aujourd’hui plus important qu’avant d’organiser des obsèques pour pouvoir se réunir, que la cérémonie soit religieuse ou laïque.

L’autre évolution, c’est que les Français sont de plus en plus convaincus de la nécessité d’anticiper sa fin de vie et ses funérailles. Ils sont de plus en plus nombreux, par exemple, à rédiger des directives anticipées (18 % en 2022 contre 12 % en 2019), et 45 % ont évoqué leurs souhaits et préférences pour leur fin de vie.

Selon une enquête de la Fédération nationale du funéraire, ils anticipent également de plus en plus leurs obsèques, ce qui se traduit notamment par la souscription à un contrat obsèques. En 2024, 21 % des Français avaient franchi le pas, contre 16 % en 2022.

Une volonté de préparer la fin qui est souvent exacerbée quand ils doivent organiser les funérailles d’un proche, et qui explique le succès grandissant des « apéros de la mort ».

« La mort, on ne mourra pas d’en parler »

Ils sont aujourd’hui organisés par Happy end l’asso dans 50 villes de France. Ces rencontres au café, qui rassemblent des personnes de 20 à 80 ans, permettent de parler librement de la fin de vie, de la mort et du deuil, sans jugement.

Dans l’esprit des cafés philos, ils offrent un espace de dialogue, de débat apolitique, areligieux, sur les questions liées à la finitude, la vieillesse aussi.

L’autre grande tendance qui émerge ces dernières années, c’est un besoin accru de personnalisation des obsèques. Certaines entreprises ont imaginé des services pour personnaliser des plaques funéraires (forme, coloris, texte, photo…), d’autres des cercueils au design étonnant, adapté aux goûts de chacun (montagne, bord de mer, fusée…).

Des propositions, qui, on l’espère, sont écoresponsables. Les Français sont en effet toujours plus sensibles à l’impact des funérailles sur la planète : 34 % des Français se disent prêts à choisir des produits biodégradables, 25 % affirment veiller particulièrement aux garanties écologiques des produits ou encore 24 % à considérer l’absence de produits chimiques de pour faire leur choix.

Mais si la crémation est perçue comme plus écologique, l’inhumation reste le rite funéraire le plus courant en France (57 %). La crémation continue cependant de progresser (+ 3 points en 2023).

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