Trouver son lieu de vie
Nouveau label Humanitude pour un Ehpad de Nice
Ce qui frappe quand on arrive dans le jardin d’accueil donnant sur la synagogue de cet établissement dédié au départ aux survivants de la Shoah, c’est la vue sur la Baie des anges : à couper le souffle ! Puis les visiteurs constatent le professionnalisme des équipes : les regards horizontaux qui préviennent quand on va se déplacer en fauteuil, les paroles en continu, les touchers tendresse, les aides à se tenir debout, à marcher quelques pas… Emus, touchés, le président du Conseil de la vie sociale, les familles et les élus (les députés Christelle D’Intorni, Eric Ciotti, président des Républicains, la représentante du maire Christian Estrosi), tous ont chaleureusement félicité ce nouvel établissement de Nice ayant décroché le label Humanitude.
Le label : une démarche de réflexion continue soutenue par des techniques qui outillent et rassurent
Le président de la Fondation Casip-Cojasor qui pilote l’Ehpad Ignace Fink-La Colline de Nice a souligné le parallélisme entre la démarche de labellisation Humanitude et la réflexion continue dans la religion juive, la volonté de continuellement s’améliorer.
Il aura fallu quatre années pour que les équipes de la maison emmenées par la directrice Déborah Zakine transforment leurs pratiques. Patiemment, ils se sont formés et ont appris à entrer et maintenir la relation avec les habitants en situation complexes (polypathologies, troubles du comportement) avec les 4 piliers de l’Humanitude : des regards, des paroles, des touchers professionnalisés vers 20 minutes de verticalité par 24 heures pour éviter la grabatisation et les manutentions inutiles.
Mon pilier préféré c’est la verticalité et le respect dans l’Humanitude
Fiers et émus, les habitants du Pasa (pôle d’activités et de soins adaptés) ont entonné sur l’air de J’ai deux amours de Joséphine Baker, une ode à l’Humanitude. Belles paroles, cœur touché, regards qui ensorcellent... « Mon pilier préféré, c'est la verticalité et le respect dans l’Humanitude. »
« L’Humanitude ça se voit, ça se ressent et j’aimerais l’apprendre pour mieux accompagner mon épouse » a confié le président du Conseil de la vie sociale (CVS).
Et « faire du bien fait du bien », soulignent les professionnels souriants, droits (reverticalisés), fiers de leurs métiers du lien, du prendre soin.
Reste à maintenir cette qualité en continu.
Un label de qualité du prendre soin, exigeant, que l’on peut perdre
Le label Humanitude a été créé et est délivré par l’association des utilisateurs de l’Humanitude : Asshumevie. Il est obtenu après plusieurs années de déploiement de la démarche, d'analyse du référentiel Humanitude et enfin d'une visite de deux jours sur site pour vérifier les critères d’éligibilité et l’adéquation entre les déclarations sur le référentiel en ligne (500 critères) et le prendre soin quotidien, sur 24 heures.
Le label est accordé pour 5 ans, avec l’obligation de produire une auto-évaluation des 500 critères du référentiel chaque année et de recevoir une visite de suivi sur site au cours de ces cinq années. L’enjeu va être de partager, de former en continu les équipes, les familles, les habitants pour respecter 24h sur 24, 7 jours sur 7, les cinq principes de l’Humanitude : zéro soin de force sans abandon de soin, respect de la singularité (de l’intimité, du domicile, des choix, des rythmes), vivre et mourir debout, ouverture sur l’extérieur, lieux de vie-lieu d’envies.
Comment déployer l’Humanitude ? Trois propositions aux élus
Profitant de la présence des députés Christelle D’Intorni et Eric Ciotti, de la représentante du maire Christian Estrosi, l’association Asshumevie a formulé trois demandes aux élus :
- intégrer l’Humanitude dès les formations initiales des professionnels de l’aide et du soin pour éviter de reformer, voire déformer des équipes qui regrettent de ne pas avoir su plus tôt comment éviter 83 % des troubles du comportement (constats avant/après formations-actions Humanitude) ;
- faire reconnaître le label Humanitude dans les évaluations réglementaires avec la Haute autorité de santé (HAS) ;
-assurer les financements de cette qualité de prise en soin avec des indicateurs complémentaires aux seuls GMP/PMP (Gir et Pathos moyen pondérés) : des indicateurs de qualité de vie des habitants (moins d’hospitalisations, de neuroleptiques, de dénutrition), des indicateurs de qualité de vie au travail (moins d’accident du travail, d’absentéisme, de turn-over), le label comme marque employeur renforçant l’attractivité des métiers du prendre soin.
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