Bien vieillir (prendre soin de soi)
Mobilité : des initiatives pour se mettre en mouvement, pas à pas, chaque jour
« Les mobilités actives constituent une clé du maintien dans l’autonomie » — rapport Zulesi
Sur ses deux jambes, avec un déambulateur ou en fauteuil roulant, se mettre en mouvement permet de garder la forme, de prévenir les chutes mais aussi de conserver des liens sociaux. Un peu partout en France, des initiatives voient le jour pour inciter les plus âgés à conserver leur mobilité, en écho au rapport du député Jean-Marc Zulesi sur les mobilités actives.
Jeudi dernier, Jean-Marc Zulesi remettait son rapport Marcher, bouger, pédaler, 21 propositions pour maintenir l’autonomie et vivre en bonne santé.
Il y rappelle que « les mobilités actives demeurent insuffisamment développées alors même qu’elles constituent une clé du maintien dans l’autonomie d’une population française vieillissante », et propose plusieurs pistes d’action pour y remédier.
Notamment en sécurisant les lieux de pratique (centre villes comme environnements périurbains), en développant des programmes incitatifs, en changeant les regards ou en facilitant l’accès à du matériel adapté.
Des bonnes pratiques mises en œuvre par des associations un peu partout en France, mais qui gagneraient à être généralisées.
Une D‑marche pour booster la mobilité
Aux côtés du réseau Siel Bleu fort de ses 700 professionnels en activités physiques adaptées et 140 000 participants chaque semaine, l’association ADAL (A la découverte de l’âge libre) fêtait ses 30 ans à Paris ce 18 mars.
Elle a pour vocation de favoriser une prévention de santé globale par la promotion et le développement d’actions adaptées individuelles et collectives.
Le socle de son intervention est la « D-marche », un programme efficace, pertinent, reconnu auprès de 23 000 personnes aujourd’hui… et cité en exemple dans le rapport Zulesi.
Ce programme motivationnel invite à augmenter significativement les temps de marche. Il commence par une session initiale (par groupe de 15 personnes environ) d’une demi-journée suivie de plusieurs temps de rassemblements des nouveaux D-marcheurs, échelonnés dans le temps.
Ces temps collectifs sont clé pour la motivation explique Olivier Dailly le fondateur de l’ADAL. Les groupes sont constitués avec les collectivités locales et les séances sont confiées à un formateur formé, validé, avec un accompagnement continu.
« Nous avons fait le choix que ce soit les D-marcheurs qui partagent entre pairs la qualité du programme », poursuit Olivier Dailly. « Nous misons sur le bouche-à-oreille. D-Marche travaille l’envie de changer au regard de sa situation, de sa santé, la lutte contre l’isolement (pendant les confinements par exemple) en intégrant la mise en mouvement dans la vie de tous les jours. »
D-Marche répond aux politiques nationales et locales liés aux politiques du sport, de la santé (prévention partagée), de l’urbanisme (lieux, trottoirs pour marcher), la transition écologique.
« C’est une philosophie de société » conclut Olivier Dailly « Pour obtenir un engagement individuel, il faut un investissement collectif qui soutient le mouvement, en écho au « Daily mile » pour les enfants qui invite à les parents à ne pas recourir à la voiture pour venir à l’école et incite les enseignants à démarrer la journée d’école par une quinzaine de minutes d’activités physiques adaptées pour booster les enseignements. Et c’est prouvé ! »
Forte de ses 30 ans, l’ADAL cherche le passage à l’échelle de la D-Marche avec ses 5 salariés, ses correspondants et ses formateurs.
Des événements festifs pour déstigmatiser
Le rapport Zulesi recommande de « travailler sur des représentations positives et une sémantique non désincitative de l’activité physique chez les personnes âgées », mais aussi de miser sur l’intergénérationnel et les aides techniques pour encourager la mobilité.
Des ambitions que l’on retrouve à l’origine de la Mobil’aînés, la
marche intergénérationnelle en déambulateurs organisée chaque année par
l’association Prendre soin du lien.
Sa dixième édition se tiendra le 4 mai à Mérignac (33), sur le thème « Sur les chapeaux de roue ». Les participants, qu’ils vivent en maison de retraite ou à domicile sont invités à défiler en binômes, chapeautés, au volant de déambulateurs décorés.
Le groupe d’Ehpad associatif SOS seniors a quant à lui organisé à
l’occasion de Mardi gras le défi du plus beau fauteuil roulant
customisé. Une façon de montrer avec humour l’utilité de cet outil qui
permet aux seniors de se déplacer, d’explorer, de vivre de manière plus
autonome, souligne le groupe.
Profiter de la nature, même avec une mobilité réduite
Le projet Autour de mon village de l’association Escapade liberté mobilité vise à rendre les espaces naturels accessibles à tous, sans aménagements spécifiques.
L’association a conçu un véhicule électrique adapté à tous les terrains, permettant d’embarquer deux passagers dont un en fauteuil roulant (ou trois sans fauteuil) et de partir à la découverte du patrimoine naturel, même avec des difficultés de mobilité.
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