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Maltraitance des personnes vulnérables : augmentation des situations préoccupantes en 2023
A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées le 15 juin, état des lieux de la situation en France et des réponses mises en œuvre, aujourd’hui et demain.
D’après les données collectées par le 3977, le numéro national pour signaler une situation de maltraitance envers une personne âgée en France, les situations préoccupantes ont augmenté entre 2022 et 2023.
L’an passé, 57 500 appels ont été reçus au 3977, passés par 20 100 appelants différents. 16 900 de ces appels ont donné lieu à un échange avec les écoutants de la plateforme, mais 37 400 étaient « non conclusifs » : appels nocturnes sur répondeur, souvent compulsifs et redondants ; appels abandonnés durant le temps d’attente ou raccrochés avant que la personne ne parle… ce qui montre, selon le 3977, « que le témoignage est encore très difficile pour les personnes vulnérables ou les témoins ».
Sur les 16 900 appels décrochés, 6 300 ont donné lieu à l’ouverture d’un dossier pour « situation préoccupante », contre 5 450 en 2022.
Plus de la moitié des appels concerne des personnes âgées de 80 ans ou plus, et 65 % des maltraitances qualifiées en situation préoccupantes ont eu lieu principalement au domicile.
Il s’agit de violences d’ordre psychologique en majorité, puis physiques et financières à domicile. En établissement, de négligence passive et maltraitance médicale.
Le rôle du 3977 est d’écouter mais surtout d’orienter les appelants, qu’il s’agisse de la personne concernée, de ses proches ou d’un professionnel, vers les actions à entreprendre pour faire cesser les situations de maltraitance.
En 2023, 27 % des actions préconisées ou réalisées sont liées à des approches purement d’ordre social. 23 % d’ordre juridique (dépôt de plainte par exemple), 16 % sont liées au médical et 15 % relevant de l’administratif.
Des chiffres instructifs, mais à prendre avec des pincettes, « dans le contexte d’une sous-déclaration massive des maltraitances », pointe le 3977.
L’ONU confirme que le problème « est généralement sous-estimé ». L’organisation appelle à une « réponse globale à multiples facettes, qui se concentre sur la protection des droits des personnes âgées », mais aussi à mieux équiper les secteurs des soins de santé primaires et les services sociaux pour qu’il puisse identifier et traiter le programme.
La stratégie nationale de lutte contre la maltraitance, fruit des états généraux des maltraitances, qui a été rendue publique en mars, va dans ce sens.
Parmi les mesures, la création d’un observatoire des maltraitances. « Une grande avancée » pour la fédération 3977, qui estime que les maltraitances, notamment financières et sexuelles, sont aujourd’hui sous-estimées.
Mais aussi la mise en place de cellules départementales et régionales visant à recueillir et procéder au traitement des signalements. Pour faciliter les démarches, mais aussi suivre au plus près l’évolution du phénomène.
Parmi les autres mesures, généraliser le contrôle des antécédents judiciaires des intervenants professionnels et bénévoles auprès des publics vulnérables (en 2026), mobiliser les forces de l’ordre mais aussi « certains professionnels clés au contact de personnes vulnérables » : médecins, mandataires judiciaires, banques (2024) ou encore sensibiliser et former tous les professionnels du secteur social, médico-social et du soin à la prévention des maltraitances.
En savoir plus sur la stratégie de lutte contre les maltraitances
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