Trouver son lieu de vie
L’habitat intermédiaire séduit 6 seniors sur 10


Les 2260 résidences autonomie françaises accueillent aujourd’hui près de 100 000 personnes âgées… pour 120 000 places disponibles. Pourtant, les retraités et futurs retraités se disent intéressés par cette forme de logement, tout en la confondant souvent avec des lieux de vie médicalisés. Le point.
Les résidences autonomie sont nées dans les années 60. Alors appelées logements-foyers, ces lieux de vie collectifs proposent des logements indépendants à loyer modéré, mais aussi des services et des activités.
A la différence des résidences services seniors, les résidences autonomie sont encadrées par le code de l’action sociale et des familles (et non le code de la construction et de l’habitation).
Car plus qu’un lieu de vie, elles ont des missions de prévention : les résidents ont accès à toute une offre d’animations et d’actions collectives ou individuelles (ateliers mémoire, activité physique adaptée…), pour lutter contre la perte d’autonomie et favoriser la vie sociale.
Par ailleurs, elles reçoivent leur autorisation de fonctionnement du conseil départemental, qui évalue régulièrement la qualité des prestations.
Comme en Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes)… sauf qu’il ne s’agit pas d’établissements médicalisés : les résidences autonomie accueillent des personnes plutôt autonomes, qui peuvent faire appel si besoin à des intervenants extérieurs (aide à domicile par exemple), comme elles le feraient en logement individuel.
Une différence mal connue du public, rappelle une étude du Credoc auprès de 9 000 retraités et futurs retraités, qui sont par ailleurs mal informés sur l’habitat intermédiaire (colocations seniors, habitat intergénérationnel, béguinage…) en général.
« Le manque de connaissance constitue clairement un obstacle à la projection vers ce type d’habitat non médicalisé », commente le le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, qui ajoute que « lorsque les caractéristiques de ces habitats intermédiaires entre le domicile et l’Ehpad sont rapidement présentées, plus d’un retraité sur deux (58 %) se montre intéressé par au moins l’un d’entre eux ».
A commencer par les résidences autonomie, qui recueillent 39 % des préférences.
Mais qui sont loin d’être accessibles à tous. Les quartiers « politique de la ville » (QPV), les zones urbaines les plus pauvres, ne comptent que 7,4 % de l’ensemble des résidences autonomie (et 1,8 % des Ehpad), pointent Les petits frères des pauvres dans son recueil Paroles de vieux de banlieue et vieux de quartier.
« Et pourtant, ces quartiers vieillissent. Dans les QPV, la population des personnes âgées est en hausse constante depuis les années 90 et représente désormais plus de 18 % des habitants (…) À ce vieillissement s’ajoute souvent une triple peine : pauvreté, isolement relationnel et perte d’autonomie », soulignent Anne Géneau et Yann Lasnier, respectivement présidente et délégué général de l’association.
C’est pourquoi les Petits frères des pauvres plaident pour une politique ambitieuse de soutien aux résidences autonomie dans ces quartiers, de construction et de rénovation.
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