Comprendre les fragilités
Les malades d’Alzheimer privés de voiture ?
Un arrêté publié hier au Journal officiel fixe un nouveau cadre pour autoriser ou non les malades à conduire
Faut-il continuer à conduire quand on souffre de troubles cognitifs ? Une question légitime, à laquelle un arrêté publié dimanche donne une réponse. Mais des interrogations demeurent, notamment sur les solutions alternatives pour permettre aux malades de conserver leur autonomie.
Peut-on conduire après un AVC, quand on est atteint d’une maladie d’Alzheimer ou apparentée ? Nombre de malades et d’aidants se posent la question, avant de prendre une décision, généralement définitive.
Ainsi, en 2019, Germaine témoigne des difficultés qu’elle a
rencontrées pour permettre à son mari d’être plus en sécurité et de
rendre les clés, lui qui semblait si attaché à sa voiture, dans la revue Ensemble avec les familles (France Alzheimer 93).
Attentive à sa conduite après le diagnostic, elle a fini par « aménager la vérité » pour le convaincre d’arrêter définitivement de conduire.
Plus de 70 pathologies concernées
L’arrêté du 28 mars, paru au Journal officiel du 3 avril, a le mérite de fixer un cadre. Il porte sur plus de 70 pathologies ou déficits : pathologies cardio-vasculaires, ophtalmologiques, ORL, neurologiques et psychiatriques, déficits de l’appareil neuromoteur, pathologies métaboliques et transplantations.
Pour les troubles cognitifs type maladie d’Alzheimer et maladies apparentées, il indique que les personnes ne peuvent pas conduire « tant qu’un doute sur la nature du trouble subsiste ». Dans ce cas, « un avis spécialisé est demandé sans délai auprès d’une équipe pluriprofessionnelles qui comprend un ou des médecins spécialistes (neurologue, gériatre, psychiatre ou médecin Médecine Physique et de Réadaptation (MPR)) ».
Quand la maladie atteint le stade 3 de l’échelle de Reisberg, l’incompatibilité à la conduite est jugée définitive.
Pour les AVC, tout dépend de la nature de l’accident (transitoire ou non) et de l’avis du médecin agréé.
Ces règles concernent les candidats au permis de conduire, mais aussi les titulaires du permis, qui doivent solliciter, dès qu’ils ont connaissance qu’il est atteint par l’une des affections médicales de la liste, l’avis d’un médecin agréé (article 4).
Développer des solutions alternatives pour préserver l’autonomie
Le stade 3 de l’échelle de Reisberg consiste en un déficit cognitif léger : il s’agit de personnes qui vivent toujours chez elles, qui peuvent encore être en activité pour certaines, ont une vie sociale…
Pour leur permettre de conserver leur autonomie, de continuer leurs activités, il est essentiel de s’intéresser aux solutions de mobilité alternatives : transports en commun si elles sont encore en mesure de les emprunter, transport à la demande ou transport accompagné, si la mairie l’a mis en place…
Ces solutions existent dans la plupart des villes, mais aussi, de plus en plus, à la campagne : pour retrouver les possibilités autour de vous, consultez la mairie ou le clic (centre local d’information et de coordination, parfois appelé maison des aînés, maison de l’autonomie, point info seniors…).
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