Actualité
Perte d’autonomie
Edito
Comprendre les fragilités
La Journée de solidarité, créée en 2004 au lendemain de la canicule meurtrière de 2003 pour abonder des financements en faveur de l'aide à l'autonomie, est l'occasion de s'interroger sur ce principe, cette valeur morale, expression d'engagement mutuel entre deux ou plusieurs personnes.
La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) gère les revenus de cette journée de solidarité et les redistribue vers les Agences régionales de santé (ARS), les départements qui déploient sur le terrain les politiques d'aides et de soins aux personnes en situation de vulnérabilité, quel que soit leur âge.
Force est de constater que les 3,2 milliards d’euros générés par cette "Journée de solidarité" ne suffisent pas à financer les besoins qui vont aller croissant avec la transition démographique (vieillissement).
La CNSA est ainsi devenue en 2020 la 5eme branche de protection sociale avec un budget de 38,6 milliards d'euros à côté de la branche Famille (Allocations familiales), la branche Maladie (Assurance Maladie), la branche Accident du travail- Maladies professionnelles (gérée par l'Assurance Maladie), la branche Retraite (Assurance retraite/Cnav).
Une caisse nationale de solidarité pour l'autonomie : pas de vains mots... pour les 11 millions de proches aidant-es.
46 % cessent de prendre soin de leur santé : aussi la journée nationale le 6 octobre prochain les invitera à prendre soin d'eux et elles pour prendre soin de leurs proches.
Solidarité, autonomie : zoom cette semaine sur des témoignages qui mettent en lumière l'action des proches aidants dans l'Orne. Zoom sur les expériences primées pour l'habitat, la santé, pour mettre en valeur les envies, les capacités des personnes aidées (Les plumes grisées). Zoom aussi comme sur ces habitants d'Ehpad (Établissements pour personnes âgées dépendantes) qui font un carton sur les réseaux sociaux avec des vidéos TikTok reprenant des reprises de rap.
Solidarité, autonomie : des valeurs mobilisées dans les évènements sportifs comme le tour de France qui invite tous les âges à bouger, pédaler.
Solidarité, autonomie ne sont pas des valeurs inscrites dans le socle de notre constitution, mais elles font écho à la Liberté, l'Egalité et surtout la Fraternité pour aider à vivre, à vieillir, debout, en citoyen, jusqu'au bout.
Douze organisations enfoncent le clou ce week-end dans une tribune dans le Journal du Dimanche pour affirmer la relation de soin avec les personnes en situation de vulnérabilité, pour défendre "la loi du plus faible".
Nous les soutenons clairement.
Avec solidarité.
La solidarité : une valeur, un engagement jusqu’au bout.
Si je l’entends ainsi j’ajouterai la responsabilité. Car il est bien de notre responsabilité de mettre tout en œuvre, autant que nous en ayons la volonté, les capacités et moyens, pour mener notre vie dans les meilleurs états : santé, relations humaines, modes et environnements… et d’entreprendre ce long temps de vieillissement possible.
Pour cela une conviction nécessaire et indispensable : celle que nous allons vivre centenaire et au-delà.
Vous le savez, en 1997, je me suis promis un temps de retraite égal à celui de ma carrière : quarante années. Si je n’y arrive pas, aujourd’hui je suis satisfait de mes 84 années de parcours, c’est déjà une raison qui m’invite à continuer ainsi. Si j’y arrive, je pense que je préparerai la retraite de ma retraite… afin d’assurer la responsabilité de ma situation… future.
Le drame de notre société est de ne pas avoir anticiper que nous allions vivre de nombreuses années de plus que nos parents, et que nous serions plus nombreux sur cette planète.
N’essayons pas de chercher d’autres raisons… elles ne feraient qu’apporter des raisons de ne pas y croire.
Amitiés à toutes et tous et … je demeure à votre disposition dans des partages d’échanges qui nourrissent mes apprentissages tout au long de la vie.
Pierre Caro, retraité professionnel, chercheur autodidacte retraite et long temps de vieillissement