Etre aidant, être aidé
La moitié des aidants dépense plus de 120 euros chaque mois pour soutenir un proche
De nombreuses enquêtes l’ont montré : la pandémie a augmenté les difficultés des aidants. Augmentation du temps passé auprès de son proche, des responsabilités de la charge mentale… mais aussi du coût de l’aide, indiquent deux nouvelles enquêtes dévoilées la semaine dernière.
Le poids financier de l’aide est une véritable préoccupation pour les aidants, qui avaient retenu ce thème pour le plaidoyer 2019 du Collectif Je t’aide.
Des aidants par ailleurs de plus en plus nombreux. Selon l’enquête Embracing carers, qui porte sur l’indice de bien-être des aidants dans le monde, 14% des nouveaux aidants français le sont devenus pendant la pandémie.
Et si l’aspect financier ne constitue pas leur principale difficulté – il s’agit dans l’ordre de la charge mentale, la fatigue physique et du manque de temps -, le manque de ressources est tout de même évoqué par 22 % des aidants, interrogés par la BPCE.
80 % des aidants déclarent avoir au moins une préoccupation financière forte, et près d’un sur trois renonce à recourir à une aide professionnelle à cause du coût.
Au quotidien, 6 aidants sur 10 prennent en charge des dépenses ou apportent un soutien financier à la personne qu’ils aident. Pour 27 % d’aidants, ce soutien financier est régulier, pour 32 %, il reste ponctuel.
Cette aide concerne principalement les dépenses courantes (58 %), mais aussi des frais d’équipement du logement (26 %) ou des soins médicaux non remboursés (23 %).
De même, un répondant sur cinq a financé durant les 12 derniers mois des travaux chez son proche ou des achats de matériel, malgré l’existence d’aides dédiées.
Au total, la moitié des aidants participent chaque mois à hauteur de 120 euros ou plus. « Mais dans 30 % des cas, elle dépasse 250 euros, notamment quand la personne aidée est accueillie en établissement », précise Alain Tourdjman, directeur des études et prospective du groupe BPCE.
Une charge financière en augmentation depuis le début de la pandémie, selon l’enquête Embracing carers.
A l’échelle mondiale, 37 % des aidants déclarent dépenser plus depuis que la crise sanitaire a démarré. D’autant que certains ont perdu leur emploi ou vu leurs revenus diminuer du fait du covid-19. Et en parallèle, le besoin d’aide s’est amplifié.
En France, 27 % des aidants estiment dépenser plus d’argent dans les outils technologiques nécessaires au soutien depuis le début de la pandémie.
Les personnes qui aident un proche atteint d’une maladie neurodégénérative sont particulièrement impactés. Si 45 % des aidants estiment que la pandémie les a mis en difficultés financières, cette proportion monte à 55 % si l’on interroge uniquement les aidants de personnes souffrant de troubles cognitifs.
La bonne nouvelle malgré tout ? Selon les résultats de l’enquête, les Français s’en tirent un peu mieux que les autres pays interrogés…
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