Comprendre les fragilités
Faut-il avoir peur de la variole du singe ?
Si le covid est toujours présent, une nouvelle maladie fait la une ces dernières semaines : la variole du singe (orthopoxvirose simienne) ou monkeypox en anglais. Habituellement présente en Afrique centrale et occidentale, elle se développe depuis un mois en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, au Moyen-Orient et en Australie. Faut-il pour autant craindre une nouvelle pandémie ?
Un, deux puis trois cas : depuis le 7 mai, de nouvelles personnes malades de la variole du singe sont signalées un peu partout dans le monde.
La France comptait 51 cas confirmés le 3 juin : 37 en Ile-de-France, 6 en Occitanie, 4 en Auvergne-Rhône-Alpes, 2 en Normandie, 1 dans les Hauts-de-France et 1 en Centre-val de Loire. Près de 800 cas ont été comptabilisés dans le monde.
La maladie se transmet d’abord de l’animal à l’être humain (contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses d’animaux infectés), puis de l’homme à l’homme de façon plus limitée.
« La transmission interhumaine peut résulter de contacts étroits avec des sécrétions des voies respiratoires ou des lésions cutanées d’un sujet infecté ou avec d’objets récemment contaminés », précise l’Organisation mondiale de la santé.
La maladie se caractérise par de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et une éruption cutanée.
Elle guérit spontanément dans la plupart des cas, avec un taux de létalité de 3 à 6 %. Les personnes immunodéprimées et les enfants sont les plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie.
La bonne nouvelle, c’est que le vaccin antivariolique classique s’avère très efficace contre la variole du singe, une efficacité estimée à environ 85 % par l’OMS.
Les personnes de plus 50 ans sont donc en théorie bien protégées, puisque la vaccination contre la variole était obligatoire jusqu’en 1984.
Reste que la propagation actuelle de la variole du singe échappe pour l’instant à la compréhension. Les agences régionales de santé continuent donc à recenser les cas (la maladie est à déclaration obligatoire) et à tracer les cas contacts.
Les cas contacts à risque doivent être vaccinés dans les quatre jours suivant l’infection. Il est également conseillé aux malades de s’isoler, suivant l’avis du médecin.