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Etre aidant, être aidé

Enquêtes : les aidants salariés mobilisent encore assez peu leurs droits

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 24/03/2025

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Les salariés aidants ont souvent besoin d’aide, pourtant ils sont encore assez peu nombreux à dire leur situation, connaître les soutiens existants et recourir à leurs droits, montrent deux enquêtes. En particulier quand ce sont des femmes.

Responsage est un service social interentreprise : les salariés des entreprises clientes peuvent y faire appel s’ils sont confrontés à des difficultés sociales : logement, budget, famille, santé…

Près de 4200 salariés ont contacté le service en 2024, d’abord pour des questions liées au logement (30 %), puis à l’aidance (22 %) et enfin la santé (18 %).

Dans le détail, plus de la moitié des questions liées à l’aidance émane de personnes qui accompagnent un proche en perte d’autonomie liée à l’âge, un tiers un proche en situation de handicap, et 10 % un proche malade.

A partir de 45 ans cependant, l’aidance devient le premier motif d’appel des salariés. Leurs demandes concernent dans 2/3 des cas des solutions pour leur proche (mise en place d’aide à domicile, entrée en institution…), mais un tiers des aidants contactent le service pour savoir comment se préserver : « un chiffre significatif qui témoigne de l’ampleur du besoin de soutien », commente Responsage.

A noter qu’en 2024, 12 % des salariés aidants qui ont sollicité le service ont bénéficié d’une solution de soutien pour prévenir l’épuisement, mais combien n’ont pas entrepris la démarche ?

« Le poids de l’aidance peut expliquer de nombreux arrêts de travail liés à la santé mentale, en constituer une raison cachée », estime Joël Riou, président et fondateur du service.

En particulier si ce sont des femmes. Elles sont plus nombreuses, plus jeunes et subissent une charge mentale plus élevée que les hommes… mais demandent moins d’aide à leur employeur, pointe l’Observatoire de l’Ocirp 2024.

Elles sont ainsi plus nombreuses à réaliser des tâches domestiques (60 % des aidantes contre 54 % des aidants) et des démarches administratives (53 % contre 41 % des hommes), et consacrent à l’aidance 10h36 en moyenne chaque semaine, contre 9 heures pour les hommes.

Pourtant, seules 19 % des salariées aidantes ont demandé un allègement de leur charge de travail (contre 32 % des hommes) ; 20 % une réorganisation du travail (contre 34 % des hommes) ; et 32 % des jours de télétravail (42 % des hommes).

De même, seules 25 % des aidantes dans le privé et 22 % dans le public ont informé leur employeur de leur situation (contre respectivement 32 % et 31 % des hommes), et 11 % des aidantes considèrent le sujet tabou (soit 4 points de plus que les hommes).

S’il est essentiel de mieux communiquer en direction des aidants sur les aides et les soutiens possibles, il faut aussi mettre en place des initiatives ciblées d’accompagnement pour les aidantes, conclut l’Ocirp.

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