Trouver son lieu de vie
En Ehpad, à domicile : alerte rouge sur le manque de personnel
Alors que la crise covid s'éternise, que l'été s'annonce déjà caniculaire, que les déserts médicaux s'accentuent, 25 000 postes manquent à l'appel selon les fédérations des services à domicile (Fédésap, Bad), soit 15 % des demandes déjà non pourvues. Deux fédérations réclament la création immédiate de 2 postes par service à domicile, par établissement, pour venir seconder les professionnels de santé dans l'aide à la vie quotidienne, le lien social, le soutien psychologique. Tous sonnent l'alarme dans ce secteur notoirement sous-doté et mal reconnu alors que débute la Semaine pour la qualité de vie au travail et que "4 français sur 10 envisageraient de quitter leur emploi pour un emploi davantage porteur de sens", selon l'Anact (Agence nationale de l'amélioration des conditions de travail).
L'AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) et la Fnaqpa (Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées) dénoncent le non-financement des augmentations Ségur pourtant bienvenues en établissement ou celles de l'avenant 43 pour la branche de l'aide à domicile.
Les établissements et services se voient dans l'obligation soit de ne pas effectuer ces augmentations attendues au risque de l'aggravation du manque d'attractivité du secteur, soit de revoir encore à la baisse la masse salariale pour pouvoir les financer au risque de tensions sur les équipes en poste.
Une situation intenable alors que l'été s'annonce déjà caniculaire avec une augmentation des besoins d'aide et de soins des personnes âgées et leurs proches aidants. Ces deux fédérations ont envoyé une lettre ouverte aux financeurs (les Agences régionales de santé, ARS, qui représentent l'Etat et l'Assemblée des départements de France) pour réclamer à court terme un plan d'urgence avec deux postes par établissement et services, le financement des augmentations Ségur et avenant 43 et l'application du bouclier inflation au secteur de l'aide à l'autonomie.
L'Union nationale des associations pour la solidarité (Uniopss) a voté ce 15 juin une motion invitant le président de la République et les députés élus ce 19 juin à agir face à la pénurie croissante des métiers de l’humain, qui menace l’accompagnement des personnes fragiles et vulnérables.
La Fédésap (Fédération des entreprises/services à domicile) a fait ses comptes et estime à 25 000 le nombre de postes manquants pour faire face à l'été, et l'arrivée des nouveaux bénéficiaires de l'Apa (Allocation personnalisée d'autonomie).
De son côté l'entreprise Oui Care publie la 4ème édition de son baromètre "Oui Care-Market Audit" qui montre que les Français continuent à faire massivement usage du travail au noir alors qu'ils sont 75 % à être conscients des risques encourus, et ce malgré la crise qui a précarisé un très grand nombre de personnes qui se sont retrouvées sans revenu ni aide de l’état du jour au lendemain.
Seule note positive de cette étude, l’avance immédiate du crédit d’impôt mise en place en janvier 2022 par l'État, afin que les familles ne paient que la part nette du salarié à domicile. Ce dispositif reste encore insuffisamment connu.
On le voit : les métiers du grand âge, les métiers de la vie, du lien, du sens, recrutent.
Ils devraient attirer ces 4 français sur 10 qui envisageraient de quitter leur emploi pour un emploi davantage porteur de sens dans les deux ans à venir (avec une proportion plus importante de jeunes, de manageurs et de femmes), selon un sondage de l'Anact dans le cadre de la Semaine de la qualité de vie au travail du 20 au 24 juin 2022.
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