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Ehpad : un nouveau groupe privé accusé de dysfonctionnements
Après Orpea, un nouveau groupe d’Ehpad privé se voit accusé de dysfonctionnements : une enquête de Géraldine Hallot, de la cellule investigation de Radio France, révèle des établissements en surcapacité, des résidents pas lavés, ni habillés, parfois pas levés.
Des méthodes qui « ne sont pas sans rappeler celles qui sont reprochées à Orpea », souligne Radio France.
D’après les éléments et les témoignages recueillis auprès des familles et du personnel, certains résidents ne sont pas changés pendant plusieurs jours, d’autres levés un jour sur deux, des soins insuffisants…
En cause ? Le manque de personnel – certes courant dans le secteur des Ehpad, mais amplifié par la politique de management du groupe.
« La rentabilité avant le bien-être »
Selon l’enquête de Géraldine Hallot, la stratégie de Bridge consiste à racheter des établissements de taille moyenne puis d’« optimiser » les coûts. Après le rachat de l’Ehpad Les Fontaines à Horbourg-Wihr (68), le groupe aurait ainsi demandé à la direction la suppression de huit postes, mais aussi des primes versées aux aides-soignants.
Des dysfonctionnements moins graves que ceux qui sont reprochés à Orpea, des prix moins élevés aussi. Il faut tout de même compter 2500 euros au minimum par mois pour vivre dans un Ehpad Bridge (à l’échelle nationale, le prix médian d’un Ehpad se monte à 2004 euros).
L’occasion de rappeler qu'à côté des tarifs "soins" et "dépendance" financés par l'Assurance maladie/Agence régionale de santé et le département, la facture acquittée par les résidents et les familles porte essentiellement sur la partie hôtelière de la prestation : mise à disposition et entretien de la chambre, restauration, animation…
Ce « tarif hébergement » est fixé par les établissements : un prix élevé n’est pas un indicateur de qualité de soins ou de personnel médical ou paramédical en nombre suffisant.