Ehpad, grand âge : dénoncer, ouvrir les yeux et après ?

La semaine a été chargée avec la réédition du livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet augmenté de 10 chapitres montrant la violence des moyens employés contre la parution de l'enquête et l'enquête de Zone Interdite qui écorne autant les Ehpad que les services à domicile.

Et après ?

Comment avancer ? Comment ne pas sombrer dans la colère, le sentiment d'impuissance, le défaitisme absolu ?

Pourra-t-on miser sur la médecine, la chimie et le médicament miracle contre Alzheimer ? Le Lecanemab, qui a obtenu une autorisation de mise sur le marché américain début janvier, va être évalué par l’Agence européenne du médicament.

Saurons-nous saisir les programmes personnalisés de prévention comme Icope qui se déploie à Tours et Blois ?

Les aidants vont-ils utiliser ces deux outils pour prendre soin de leur santé et aider sans s'épuiser ?

Face au risque suicidaire particulièrement élevé chez les plus âgés, est-ce que la journée nationale de prévention du suicide saura nous outiller individuellement et collectivement ?

Allons-nous lutter contre âgisme individuel et collectif pour nous rendre compte de ce à quoi ressemblerait une société sans vieux ?

Ce qui est sûr pour nous qui savons aller sur la lune, c'est que l'on peut vieillir debout, malgré tout (malgré les maladies invalidantes, handicapantes), partout (quel que soit le domicile), jusqu'au bout.

Mais ce n'est pas possible seul, sans être entouré de professionnels formés, compétents, managés, en nombre suffisant.

Dans des territoires labellisés "amis des aînés", Ville aidante Alzheimer pour France Alzheimer, avec des services aux domiciles, avec des établissements d'accueil plus ou moins médicalisés et engagés dans une vision positive du vieillissement, dans une lutte continue, vigilante contre toutes les formes de maltraitances, d'atteintes aux droits. Tous dotés de ce niveau de professionnalisme requis pour accompagner ces situations complexes. Vous connaissez notamment le label de bientraitance : le label Humanitude à découvrir, sur le terrain.

Ces transformations des modèles, ces structurations demanderont une gouvernance nationale, des financements via une loi grand âge, une loi "bien vieillir en France"... quel que soit son nom pourvu qu'elle sache alimenter la 5eme branche de protection sociale et moraliser le secteur comme l'appelle de ses voeux le ministre Combe.

C'est un choix politique que d'organiser une société pour tous les âges, partout.
Alors continuons de dénoncer les atteintes aux droits fondamentaux, ouvrons les yeux et construisons l'après.