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Déconfinement : le retour à la liberté s’amorce, mais la situation reste problématique dans certains Ehpad
100 à 200 établissements seraient hors cadre
La première phase du déconfinement début ce lundi 3 mai. Désormais, les Français sont autorisés à sortir du périmètre restreint de 10 kilomètres autour de leur domicile. Mais dans certains Ehpad, des restrictions strictes, mais pas toujours justifiées restent de mise. Le point.
En parallèle de l’ouverture de la vaccination à de plus en plus de personnes, la France entame son déconfinement. Une levée progressive des restrictions, qui doit s’achever le 19 juin, sauf en cas de dégradation de la situation épidémique.
Mais en Ehpad, l’heure n’est pas toujours à l’ouverture. Un constat partagé par les familles, les conseils de la vie sociale et les directeurs.
Sur les réseaux sociaux, via des courriers au président de la
République, au ministre de la Santé et à la ministre de l’Autonomie, les proches alertent depuis plusieurs semaines.
Le protocole d’ « allègement post vaccinal des mesures de protection dans les Ehpad et dans les USLD » publié par le ministère des Solidarités et de la Santé le 12 mars est en effet loin d’être respecté dans tous les établissements.
« Les situations sont très variées, y compris dans des Ehpad
appartenant à un même groupement », confirme le regroupement des CVS de
l’Essonne, l’Inter-CVS 91.
« Des directions sont encore animées par la crainte d’un retour des contaminations et des plaintes des familles. » L’Inter-CVS note par ailleurs qu’en majorité, « les sorties en famille ne sont toujours pas autorisées, sauf dans certains Ehpad, malgré l’avis du Conseil d’Etat et du gouvernement ».
Pascal Champvert, président de l’association de directeurs d’Ehpad AD-PA, estime quant à lui qu’entre 100 et 200 établissements sont « clairement hors-jeu », ce qu’il juge lui aussi inacceptable.
Il attribue ces « positions frileuses » à l’ambiguïté du protocole du 12 mars, « truffé de petites phrases qui restreignent les principes généraux d’ouverture », mais aussi aux Agences régionales de santé qui imposent parfois des mesures restrictives, à l’épuisement des équipes et à la peur des recours.
L’association demande une modification du protocole du mars « pour qu’a minima les résidents vaccinés aient les mêmes droits que les autres Français. Il ne s’agit pas de faire des mesures dérogatoires mais de dire le droit », insiste Pascal Champvert
Le 30avril, la ministre de l’Autonomie Brigitte Bourguignon répondait
dans Le Parisien et s’engageait « à organiser un dialogue au cas par cas »
avec les établissements qui maintiendraient des restrictions abusives.
En attendant des règles claires, qui s’appliqueraient à tous les Ehpad ? La ministre a en tout cas réuni les fédérations d'établissements, de famille et de directeurs le 30 avril, en vue de préparer un nouvel assouplissement.