Comprendre les fragilités
Covid-19 : ce qu'on sait sur les nouveaux variants
Plusieurs mutations, ou variants, du Sars-CoV-2 ont été identifiés ces dernières semaines. D’où viennent-ils ? Comment s’en prémunir ? Y’a-t-il des Le point sur les informations connues ce jour.
Comment sont apparus ces variants ?
Comme tous les virus, le coronavirus à l’origine de la pandémie de covid-19 mute régulièrement. Les virus se multiplient rapidement et en grand nombre, et à chacune de ces réplications, son matériel génétique peut évoluer. Cela leur permet de survivre en s’adaptant à leur environnement.
Le Sars-CoV-2 ayant cependant une fréquence de mutation moins importante que d’autre virus comme ceux de la grippe ou le HIV.
La plupart de ces modifications du matériel génétique sont anodines : entre janvier et septembre, les chercheurs ont comptabilisé au moins 12 000 mutations qui n’ont pas changé le cours de la pandémie.
En décembre toutefois, deux nouvelles variantes ont été identifiées, qui affectent semble-t-il la vitesse de propagation du virus : le variant VOC 202012/01 au Royaume-Uni, et le 501Y.V2 en Afrique du Sud.
Dimanche 10 janvier, le ministère de la Santé japonais a annoncé la présence au Japon d’un troisième variant en provenance du Brésil, portant 12 mutations dont une commune aux variants britannique et sud-africain.
Sont-ils plus dangereux que la première version du Sars-CoV‑2 ?
A priori, les variants britannique et sud-africain ne causent pas de formes plus sévères de la maladie, mais seraient en revanche bien plus contagieux.
Les études en cours au Royaume-Uni, où le variant circule très activement (conduisant le pays à se reconfiner le 5 janvier) semblent indiquer que le variant local est 56 % plus contagieux.
Rien n’indique pour l’instant que le variant brésilien le soit.
Ces variants sont-ils tous présents sur le territoire français ?
Le premier cas de covid-19 lié au variant britannique a été repéré le 25 décembre, malgré la fermeture des frontières le 20.
Quelques cas ont été recensés, et un cluster la semaine dernière à Bagneux en Ile-de-France (le cluster du pôle gériatrique rennais de Chantepie (Ille-et-Vilaine) n’était finalement dû au variant britannique).
Samedi 9 janvier, l’Agence régionale de santé de Provence Alpes Côte d’Azur annonçait la présence d’un deuxième cluster à Marseille.
Le « patient zéro », un Français résident en Grande-Bretagne et en séjour à Marseille pour les fêtes, a été testé positif le 31 décembre. 45 personnes contacts ont été identifiées, dont 23 personnes positives au covid-19.
Le 7 janvier, Santé Publique France annonçait pour sa part 3 cas d’infection au variant 501Y.V2 (Afrique du Sud).
Mais il est probable que la diffusion de ces variants sur le territoire national soit actuellement sous-estimée, indiquait alors Santé Publique France.
Le troisième variant venant tout juste d’être découvert, il n’est pas encore recherché par les autorités sanitaires françaises.
Comment peut-on s’en protéger ?
Selon les premiers tests, le vaccin Pfizer BioNTech serait efficace contre le variant britannique, et potentiellement contre le variant sud-africain, puisqu’ils portent tous deux une mutation en commun.
Aucune information n’est en revanche disponible pour le vaccin Moderna, dont les premières doses sont arrivées en France lundi 11 janvier.
Au-delà de l’effet protecteur du ou des vaccins, il est essentiel de rester vigilant sur les gestes barrières (port du masque, hygiène des mains…).
Quelles mesures sont prises ?
Pour briser au plus vite les chaînes de contamination, il est essentiel de repérer les personnes touchées et leur cas contact. A Marseille, les sapeurs-pompiers sont mobilisés depuis le 10 janvier pour réaliser des prélèvements des eaux usées et des tests de surface chez les personnes testées positives.
Santé Publique France a publié le 31 décembre 2020 des consignes à destination des professionnels de santé visant à tester, retracer les interactions et renforcer l’isolement des personnes positives ou des cas contacts.
Un isolement facilité par le nouvel arrêt de travail en cas de symptômes, en vigueur depuis le 10 janvier.
Les potentiels malades, employés du privé comme du public, peuvent désormais se déclarer eux-mêmes en arrêt, sans jour de carence.
Enfin, un protocole rapide permet d’identifier en deux jours si un cas probable est dû ou non à l’un des variants, en s’appuyant sur les laboratoires de virologie hospitaliers.
A noter : une carte interactive disponible notamment sur le site Santé.fr permet de trouver les lieux de dépistage covid-19 les plus proches de chez soi. Il recense les pharmacies, les laboratoires, mais aussi les infirmiers libéraux qui pratiquent le test.