Bien vieillir (prendre soin de soi)
Consultations poétiques, musicales, dansées, concerts en Ehpad : la culture vivante pour retisser des liens
Gros plan sur les initiatives du Théâtre de la Ville (Paris) et de l’I2ML (Nîmes)
Née lors du confinement de mars 2020, la troupe de l’imaginaire propose des consultations poétiques, musicales et dansées depuis plus d’un an, en face à face ou par téléphone. Un temps hors du temps pour retrouver un lien avec le beau, et une démarche résolument solidaire puisque les 150 membres de la troupe interviennent aussi auprès des soignants et des patients des hôpitaux, des étudiants, des enfants et des enseignants, des personnes en situation de précarité ou des personnes âgées et isolées, notamment en Ehpad…
La poésie peut guérir tous les maux
Fernando Pessoa
101 comédiens, 23 danseurs, 17 musiciens, mais aussi 10 scientifiques et médecins : le directeur du Théâtre de la Ville, Emmanuel Demarcy-Mota, a su mobiliser les énergies pour offrir depuis le début de la crise sanitaire plus de 18 000 consultations.
Une façon de garder le lien avec le public, notamment les abonnées du théâtre, mais pas seulement. Les consultations se déclinent en version solidaire, notamment en hôpital de jour (psychiatrie) ou en Ehpad.
« Il s’agit d’un échange intime entre la personne et le comédien, qui débute toujours par « comment ça va ? ». Selon la teneur de cet échange, le comédien choisira le poème qu’il va dire, et donnera son « ordonnance » à la fin de la consultation », explique Florence Thoirey, du Théâtre de la Ville.
Ces consultations qui durent 20 à 30 minutes, sont proposées dans une vingtaine de langues (du wolof au hongrois en passant par le mandarin ou la langue des signes française), mais aussi sous forme musicale et dansée.
Des actions pour « empêcher que le monde ne se défasse »
Pour les particuliers, il suffit de s’inscrire sur le site du théâtre. Les établissements entrent aussi en contact avec la troupe de l’imaginaire via le site, pour construire ensuite le projet ensemble.
Même si les artistes portent des blouses blanches, il ne s’agit pas d’une thérapie, pointe Florence Thoirey. « Mais les personnes en ressortent généralement apaisées, touchées, et reviennent souvent la fois suivante. »
A condition qu’elles soient accompagnées. La troupe dispose d’un référent dans chaque structure (ergothérapeute, animateur…), et selon les publics, il est essentiel de mettre en place une médiation ajustée, de privilégier le face à face plutôt que l’appel téléphonique…
Pas facile, par exemple, pour une personne atteinte de troubles cognitifs de comprendre qui est cette personne qui l’appelle au téléphone pour parler avec elle et lui lire un poème…
Le festival Ehpad’ons-nous revient pour une deuxième édition
Né lui aussi durant le premier confinement, le festival de musique Ehpad’ons-nous revient pour une deuxième édition en Occitanie et en Bourgogne Franche-Comté.
Au programme, des dizaines de concerts de musique classique, jazz, musique française, flamenco, tango, électro ou hip-hop dans les Ehpad, diffusés en temps réel sur Internet.
Une façon réjouissante de créer du lien, de promouvoir des artistes locaux et de faire vivre la culture !
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