Comprendre les fragilités
Comment lutter contre le risque suicidaire chez son proche âgé ?
Selon une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), un suicide sur cinq en France concerne une personne âgée de 75 ans ou plus. A l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide qui s’est déroulée le 10 septembre dernier, revenons sur les causes et les moyens d’endiguer le risque suicidaire chez un proche âgé.
Environ 9000 personnes se suicident chaque en France et 20 % d’entre elles ont 75 ans ou plus.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette proportion très élevée par rapport aux autres tranches d’âge de la population :
- le sentiment d’isolement
- la dépression
- la perte d’autonomie (soucis de santé, troubles psychiques…)
- des situations de rupture (déménagement, deuil...)
L’association Les Petits Frères des Pauvres souligne que la façon la plus efficace de lutter contre le risque suicidaire chez les personnes âgées est d’agir contre l’isolement.
En effet, selon une étude de l’association, 3,2 millions de Français de 60 ans et plus se trouvent en d'isolement relationnel et peuvent passer des journées entières sans aucun contact humain.
Les services d’écoute
Afin de combattre cet isolement, Les Petits Frères des Pauvres ont mis en place une ligne d’écoute et de soutien téléphonique anonyme et gratuite (Solitud’écoute : 0 800 47 47 88, 7j/7 de 15 h à 20 h).
Une permanence d’écoute téléphonique 7j/7 est aussi proposée par SOS amitié (09 72 39 40 50) et par SOS Suicide Phénix (01 40 44 46 45)
Le gouvernement a de son côté annoncé la mise en service, très prochainement, d’un numéro national de prévention du suicide accessible 7J/7 et 24h/24, permettant une prise en charge immédiate des personnes suicidaires par des professionnels de santé.
Que faire face à une personne suicidaire ?
Le dialogue constitue une des clés pour aider une personne qui semble entrer dans une crise suicidaire, mais comment l’amorcer ?
D’abord, il faut repérer les signes d’alerte. Des changements d’humeur ou de comportement, des mots qui traduisent d’une souffrance, des signes de dépression, un mal être…
Les Petits Frères des Pauvres recommandent ensuite de lui offrir “une écoute bienveillante, sans tenter de minimiser sa peine” et de laisser son proche exprimer pleinement ses émotions.
Dans la conversation, il ne faut pas hésiter à aborder directement le sujet du suicide. “C’est en abordant le sujet sans détour que vous pourrez évaluer le risque de passage à l’acte” précise l’association avant de conseiller la mise en place avec son proche de “petits projets pour adoucir son quotidien et lui permettre de se projeter dans quelque chose d’agréable”.
Outre le dialogue, il est vivement recommandé de trouver un soutien externe, en se rapprochant d’une association et en évoquant la situation avec son médecin ou psychologue.