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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Cinq idées reçues sur l’alimentation des seniors

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 12/11/2024

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La semaine nationale de la dénutrition démarre ce mardi. Pour lutter contre cette maladie silencieuse, qui touche des centaines de milliers de personnes âgées chaque année avec des risques conséquents pour leur santé et leur autonomie, il est indispensable de faire la chasse aux idées reçues.

1. Il suffit de quelques semaines d’efforts pour maigrir

C’est vrai, certains régimes permettent d’arriver à des résultats incroyablement rapides.

Le problème ? « Tout amaigrissement rapide, quel que soit l’âge, est dû à une perte musculaire », explique le professeur Eric Fontaine, médecin nutritionniste au CHU de Grenoble. En clair, ce sont les muscles qui fondent, pas la graisse : la dénutrition guette.

2. Les recommandations du programme national nutrition santé (Manger Bouger) doivent être suivies à la lettre

Ces recommandations, vous les connaissez : « cinq fruits et légumes par jour », « limitez les boissons sucrées, les aliments gras, sucrés, salés et ultra-transformés » … Faut-il les suivre à la lettre ?

Oui et non, répond le professeur Eric Fontaine, car elles concernent des personnes en bonne santé. « Quand on est malade, que la maladie coupe l’appétit, il n’y a aucun risque à manger gras ou sucré », insiste-t-il. L’essentiel étant de se faire plaisir pour ne pas perdre trop de poids.

3. Les personnes âgées maigrissent, c’est comme ça

« Il n’est absolument pas normal de maigrir en vieillissant », rappelle Eric Fontaine. L’amaigrissement est d’ailleurs le premier signe de la dénutrition : toute perte de poids doit alerter.

Notamment si une personne perd deux à trois kilos d’une semaine à l’autre, 5 % de son poids en un mois ou 10 % en six mois.

Il est donc essentiel de se peser régulièrement, et de vérifier que les vêtements ne deviennent pas trop grands.

4. Les personnes âges sont moins actives, elles ont donc moins besoin de protéines

Au contraire ! Avec l'âge, la masse musculaire a tendance à fondre. Il est donc nécessaire de s'alimenter suffisamment pour compenser ces pertes, et de consommer des protéines en quantité adaptées.

L’apport minimal recommandé est plus élevé que pour un adulte plus jeune. Il se monte à 1g/kg/jour, soit 60 g pour une personne pesant 60 kg. Voire un peu plus (1,2 à 1,5 g/kg/jour) car l’assimilation des protéines devient un peu moins efficace quand on vieillit.

Les protéines se trouvent dans les produits d’origine animale – viande et poisson bien sûr, mais aussi œufs et produits laitiers - , ainsi que les légumineuses (haricots, pois chiche…), les céréales (épeautre, quinoa, sarrasin…) ou encore les noix.

A noter : les protéines végétales sont plus faciles à digérer en associant légumineuses et céréales, des lentilles et du riz par exemple.

Dans tous les cas, il est conseillé aux personnes âgées de consommer une portion de viande, œuf ou poisson deux fois par jour.

Calculer ses apports protéiques en ligne

5. Quand on est malade, mieux vaut se reposer le plus possible

« On se repose quand on est fatigué, pas quand on est malade », assène Eric Fontaine.

Bouger permet de lutter contre la maladie et de conserver ses muscles. Bien sûr, la pratique doit être adaptée à son état de santé, mais il est généralement possible d’avoir une activité physique, quelle qu’elle soit : marche, jardinage…

Elle aidera à limiter la fonte musculaire, favorise la guérison et accélère la convalescence.

Une semaine pour lutter contre la dénutrition

Des centaines d’évènements sont organisés dans le cadre de la semaine de la dénutrition du 12 au 19 novembre, et notamment une série de webinaires thématiques proposés par le Collectif dénutrition.

Voir le programme complet

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