Bien vieillir (prendre soin de soi)
Cannabis thérapeutique et toxicomanie : les personnes âgées face aux drogues
Si le récent rapport de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) montre que la drogue est un fléau dans le monde, même pour les personnes âgées, le cannabis, dans un usage thérapeutique, pourrait être une solution pour apaiser certains troubles ou douleurs. C’est en tout cas ce que tentera de démontrer l'expérimentation du cannabis médical lancée par le ministre des Solidarités et de la Santé en fin de semaine dernière.
La semaine dernière, une grand-mère de 59 ans a été condamnée par le tribunal correctionnel de Lorient pour trafic et consommation d’héroïne.
Un fait divers qui survient alors que l’OICS publie un rapport montrant que la consommation de drogues chez les personnes âgées dans le monde a augmenté ces dernières années.
“L’épidémie silencieuse”
“La pandémie a causé de grands dommages à la santé et au bien-être des personnes âgées. Cependant, il existe également une épidémie cachée de consommation de drogues qui touche ce groupe de population” a déclaré le président de l'OICS, Cornelis de Joncheere, à l’occasion de la publication de ce rapport.
En effet avec le vieillissement de la population, l’organe d’experts indépendants a constaté une nette augmentation du nombre de personnes âgées de plus de 65 ans en traitement pour des problèmes de consommation de drogues.
L’OICS évoque une “épidémie silencieuse” indiquant des recours aux analgésiques, tranquillisants et sédatifs de plus en plus nombreux chez les plus âgés confrontés à l'isolement ou à des difficultés physiques.
Une population souvent absente des enquêtes sur la consommation de drogues. A cet effet, l'Organe international de contrôle des stupéfiants préconise aux différents gouvernements d’intensifier leurs travaux sur la consommation de drogues chez les personnes âgées et d’améliorer leurs prises en charge.
Le cannabis thérapeutique en phase de test
Toutefois, l’usage de certaines drogues, sous contrôle et dans un usage scrupuleusement médical, pourrait avoir des bénéfices sur certains troubles (digestifs, cognitifs) ou sur des douleurs inflammatoires chroniques.
Vendredi, en visite au CHU de Clermont-Ferrand, Olivier Véran a donné le feu vert au cannabis médical en France. Une expérimentation mise en place et encadrée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui aura vocation à analyser l’efficacité et la sécurité du cannabis à des fins thérapeutiques sur 3000 patients.
Un usage du cannabis thérapeutique qui sera limité aux “douleurs neuropathiques réfractaires aux traitements accessibles, certaines formes d’épilepsie sévères et résistantes aux médicaments, certains symptômes rebelles en oncologie, certaines situations palliatives et la spasticité douloureuse accompagnant certaines maladies du système nerveux central”, précise le communiqué du gouvernement.
Pour rappel, le cannabis médical (ou thérapeutique) est déjà autorisé aux Pays-Bas, en Italie, en Allemagne, en Finlande ou encore dans certains états américains et désigne un usage spécifique du plant de chanvre à des fins médicinales sous la forme d’huile ou de gélules.