Bien vieillir (prendre soin de soi)
Canicule : près de 5000 décès attribués à la chaleur l'an dernier en France
En juin, Santé publique France indiquait que 1000 à 7000 décès étaient imputables à la chaleur chaque année. Une surmortalité que confirme une étude de l’Inserm : durant l’été 2022, le plus chaud jamais enregistré en Europe, 4807 personnes en ont été victimes. A l’échelle du continent, les pertes sont proches de celles recensées en 2003, avec 61 672 décès l’an passé contre 70 000 il y a 20 ans.
Des chiffres inquiétants, puisque le nombre de morts est presque identique. Malgré une surmortalité élevée, la France semble avoir tiré en partie les leçons de 2003, puisque le nombre de victimes de la chaleur a été divisé par trois, alors que la chaleur y a été particulièrement sévère l’été dernier. Les relevés effectués l’an dernier indiquent une température supérieure de 2,43°C par rapport aux valeurs moyennes de la période 1991-2020.
Comme expliqué la semaine dernière, les plus âgés sont les plus vulnérables : « à l’échelle de l’Europe, les résultats mettent en lumière une augmentation très marquée de la mortalité dans les tranches d'âge supérieures. La grande majorité des décès se concentre dans la tranche d’âge des 80 ans et plus », précise l’Inserm.
Les femmes en particulier : chez les plus de 80 ans, le taux de mortalité est supérieur de 27 % à celui des hommes.
Les chercheurs à l’origine de cette étude plaident en conséquence pour « des mesures de prévention et de protection plus robustes », d’autant que l’Europe est le continent qui connaît le plus grand réchauffement, jusqu'à 1°C de plus que la moyenne mondiale.
« L'accélération du réchauffement observée au cours des dix dernières années souligne l'urgence de réévaluer et de renforcer en profondeur les plans de prévention, en accordant une attention particulière aux différences entre les pays et les régions d'Europe, ainsi qu'aux écarts d'âge et de sexe, qui marquent actuellement les différences de vulnérabilité à la chaleur », précise Hicham Achebak, chercheur à l'Inserm et dernier auteur de l'étude.