Bien vieillir (prendre soin de soi)
Bénévolat sportif : les seniors de moins en moins engagés
Depuis 15 ans, le nombre de seniors engagés dans des associations baisse significativement, au point que depuis 2022, les 15-34 ans sont désormais ceux qui présentent le plus fort taux d’engagement, devant les 65 ans et + qui se démarquaient jusqu’alors. Une évolution qui impacte notamment les associations sportives.
Menée par Recherches & solidarité et ILC France, l’enquête Les seniors, bénévoles du sport montre des résultats particulièrement inquiétants : le taux de bénévolat chez les seniors de 70 ans et plus a chuté de 10 points entre 2019 et 2024. Il se monte désormais à 24 %.
Les quinquagénaires (50-59 ans) présentent quant à eux un taux de bénévolat particulièrement faible à 18 %.
Les raisons en sont nombreuses, estiment les auteurs de l’enquête. La pandémie a mis un coup d’arrêt aux activités bénévoles, et le durcissement des conditions de départ à la retraite n’a pas aidé.
Parmi les autres freins au bénévolat identifiés, l’accès à l’information, la concurrence avec la solidarité familiale, les contraintes liées à la mobilité et la faiblesse de la parole collective sur la place des seniors dans la société.
S’ajoute un facteur culturel chez les septuagénaires : « ils n’ont pas connu la Seconde Guerre mondiale, les structures d’engagement collectif qu’étaient les patronages, les églises, les associations et les syndicats. Ils ont grandi et profité de la société de consommation, bénéficient d’une offre de loisirs très large, leur attitude est plus hédoniste », explique l’étude.
Le déclin de l’engagement des seniors, qui occupent souvent des postes clés dans les associations, menace le bon fonctionnement de nombreuses organisations. L’inquiétude est particulièrement marquée au sein des associations sportives.
Un engagement devenu trop chronophage
Dans le domaine du sport, 64 % des responsables sont préoccupés par le recrutement des bénévoles (60 % toutes associations confondues), 58 % par le renouvellement des dirigeants bénévoles (contre 46 %) et 34 % par la motivation et l'investissement des dirigeants bénévoles (contre 24 %).
Sans doute à raison : aujourd'hui, les bénévoles du sport sont bien plus nombreux que les autres à souhaiter donner moins de temps, compte tenu de leurs nombreuses charges. Ils sont moins nombreux à souhaiter donner plus de temps.
Or le bénévolat sportif est particulièrement chronophage, demande de la disponibilité et de la régularité pour les entraînements, les rencontres, les compétitions… Pour beaucoup, il faut prévoir des temps de déplacement, de préparation et d’organisation.
Par ailleurs, par rapport aux autres univers associatifs, être bénévole dans le sport, passé 50 ans, constitue une source plus fréquente d’inquiétudes, voire de désillusions.
Des pistes pour booster le bénévolat des seniors dans les associations sportives
Pour faire face aux difficultés constatées, les auteurs proposent plusieurs pistes.
D’abord, mettre en place des solutions pour alléger le temps consacré au bénévolat et rationnaliser la répartition des charges, en s’appuyant plus sur le numérique ou en organisant les tâches en binômes.
Ensuite, élargir leur champ de recherche de nouveaux bénévoles, en lien avec les autres associations du territoire et les collectivités, en participant aux rencontres associatives…
Ils proposent aussi de s’appuyer sur les motivations et les satisfactions des bénévoles actuels pour attirer de nouveaux bénévoles, en mettant en avant les apports du bénévolat et les bienfaits pour rester en bonne santé et entretenir le lien social.
Enfin, ils recommandent de travailler l’arrivée des bénévoles, de les écouter et proposer des missions en accord avec leurs souhaits, mais aussi mieux accompagner leur parcours au sein de l’association, via un dialogue régulier notamment.
Sur le même sujet
Actualité
Vie sociale
Edito
Des fêtes en compagnie et poésie
Outils et fiches pratiques
Vie sociale
Dossier : tout savoir sur la cohabitation intergénérationnelle solidaire
Outils et fiches pratiques
Vie sociale