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Comprendre les fragilités

Autorisation européenne du Leqembi : une « lueur d’espoir » pour les malades d’Alzheimer

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 18/11/2024

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Enfin ! Le 14 novembre, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a rendu un avis positif pour une mise sur le marché dans le territoire de l’Union européenne du lecanemab (nom commercial : Leqembi), un nouveau traitement développé par le laboratoire Eisai. Une véritable lueur d’espoir, qu’il convient toutefois de regarder avec prudence, souligne Benoît Durand, directeur délégué de France Alzheimer. Explications.

Même s’il ne s’agit pas d’un médicament qui guérit Alzheimer, le lecanemab a montré des résultats significatifs, avec un ralentissement de 30 % du déclin cognitif en début de maladie. Seulement, en juillet dernier, l’EMA avait rendu un avis négatif en raison d’un risque important d’effets secondaires graves. L’Agence a finalement statué le 14 novembre que « les bénéfices l’emportent sur les risques dans une population restreinte de patients ».

« Ce non avait laissé les familles quelque peu désespérées, l’avis positif de la semaine dernière suscite une véritable lueur d’espoir », se réjouit Benoît Durand. Avant de nuancer : « c’est un petit pas pour les malades, mais un grand pas pour la recherche ».

En effet, le Leqembi n’est pas encore autorisé en France. Cependant, le laboratoire Eisai a déposé une demande d’accès anticipé pour permettre aux patients français éligibles de bénéficier du traitement.

La réponse devrait être normalement connue sous trois mois.

Ensuite, une partie seulement des malades pourra prendre le traitement. Ils devront être à un stade précoce de la maladie, et présenter un risque plus faible de subir des effets secondaires : soit des personnes ne possédant pas deux allèles ApoE4 pour le gène ApoE et présentant une pathologie amyloïde avérée, explique France Alzheimer.

Pour s’assurer que les personnes répondent à ces conditions, mais aussi garantir la sécurité du traitement et éviter les effets secondaires, les patients devront suivre un protocole strict, avec un accès régulier à l’imagerie médicale. Pas toujours facile au vu des tensions actuelles sur notre système de santé.

Le coût du traitement pose lui aussi question : aux Etats-Unis, il fait compter 26 500 dollars par patient et par an. Sera-t-il remboursé en France, et à quelle hauteur ? Un point de vigilance pour l’association, qui entend suivre de près la mise en application en France de la décision de l’EMA.

Malgré tous ces freins, France Alzheimer se réjouit de cette avancée. « Cela faisait une vingtaine d’années qu’il n’y avait pas eu de nouveau traitement pour la maladie d’Alzheimer », rappelle Benoît Durand. « Nous espérons que cette autorisation va inciter des laboratoires à réinvestir dans la recherche Alzheimer, et le gouvernement à les y encourager. »

Crédit photo : Eisai/Reuters, CC by 4.0

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